Alors que tout laissait envisager un désastre, la première saison de Titans créée la surprise par son ambiance sombre et mature.
Partant sur la rencontre des différents membres du groupe, la série se rapproche davantage de la série animée classique que du cartoonesque « Teen Titans, Go ! ». Les personnages se croisent et évoluent dans un climat tendu, à la violence graphique efficace qui marque un écart vis-à-vis des séries DC de la chaine CW, beaucoup plus conventionelles et tous publics. Une efficacité parfois ternie par les lacunes du récit et un manque de constance dans la réalisation.
Les effets visuels réussis, axés sur les affrontements brutaux et expéditifs, mettent l’accent sur l’aspect cheap des effets ratés qui appauvrissent l’impact émotionnel de certaines scènes. L’accident de voiture de l’épisode 9 en est le parfait exemple. Cette saison permet également de mettre sur le devant de la scène des personnages DC secondaires méconnus du grand public tels que le Faucon et la Colombe. Au-delà des costumes, ces deux personnages proposent un background émotionnellement chargé et très efficace.
Une utilisation habile du Batman Universe, dont fait partie intégrante Robin, assure un fan service qui donne du corps à l’ensemble sans jamais perdre l’identité des Titans, qui évolue malgré tout dans l’ombre du chevalier noir de DC. Techniquement réussi, le show offre une réalisation en dent de scie avec un travail de photo excellent qui se voit terni l’instant d’après par des effets numériques bâclés sans pour autant être catastrophiques. Portée par un casting investi et une bande-son dynamique, cette saison est efficace, mais fera grincer des dents les spectateurs les plus tatillons par les libertés prises par les showrunners. La série tape juste malgré ses déséquilibres, des effets visuels soufflant le chaud et le froid et des acteurs convaincants pour certains, comme Starfire, interprétée par Anna Diop qui malgré son look offre un des meilleurs arcs de la série, et décevants pour d’autres, comme Raven, incarnée par Teagan Croft dont le jeu « Emo-teen » est souvent agaçant. Le bilan est bon à défaut d’être exceptionnel. Le show parvient à compenser ses faiblesses par de nombreux points forts et de très bonnes surprises.
Gros coup de cœur également pour un épisode final tout simplement jouissif. Restez bien jusqu’à la fin de l’épisode pour un aperçu alléchant de ce que pourrait nous réserver la suite. Une seconde saison qui semble déjà bien partit en prenant la base solide du comics « Judas Contract » des Teen Titans, qui oppose les jeunes justiciers au célèbre mercenaire du DC universe : Deathstroke. Les Titans s’associent alors avec Terra, une adolescente capable de manipuler la terre à volonté. Si le budget et la direction artistique suivent, la saison 2 se promet explosive, malgré le faite que les showrunners face l’impasse sur le personnage de Cyborg, au grand désarroi des fans du personnage.