On pouvait facilement penser que Spiderman et son univers ne pourrait plus nous surprendre, ni même parvenir à faire du neuf avec du vieux au travers d’une histoire vue et revue sous de nombreux angles et sur divers supports. Un pari relevé et réussi haut la main par ce Spiderman : New Generation Centré sur le personnage de Miles Morales.
En posant les origines de manière directe et claire, le scénario prend dès les premières minutes son envol et embarque les spectateurs de tous âgés pour une aventure de haute voltige sur bien des niveaux. Une trame scénaristique qui s’éloigne volontairement du carcan de Peter Parker, en ouvrant un champ de possibilités quasi illimité proposé par un spiderverse jusqu’alors exploré sur consoles dans l’excellent « Spiderman Dimensions », dans les comics bien évidemment, mais également dans la série animée Spiderman et les web warriors disponible sur Netflix.
Bien que le changement s’apparente plus à une transposition, le film redistribue les cartes sans pour autant bouleverser totalement les bases du personnage. L’histoire modifie et adapte à l’univers de Miles, les nombreux éléments préétablis auparavant avec Peter Parker, en y apportant une pointe de cool supplémentaires au Spidey classique. Des personnages et des situations inédites qui séduiront les fans comme les néophytes. Un fan service qui cible large, une réal ultra dynamique qui cadre avec un style comics totalement jubilatoire. Le métrage est une réelle merveille visuelle, poussant le spectateur hors de sa zone de confort. En prenant parfois des petits risques qui séduiront certains et rebuteront d’autres, par exemple les quelques effets de flou qui rappelle que le film a avant tout été conçu pour la 3D, chose qui gêne, par moments, la lisibilité en donnant un aspect brouillon dommageable.
Même chose pour le « character design ». Autant les changements s’avèrent réussis sur les personnages d’Octopus et le Scorpion, autant le Caïd perturbe par sa disproportion qui, bien que cela lui confère une présence massive et intimidante, confine parfois au grotesque. Un big bad bancal, qui laisse de la place pour un Rodeur parfait. Personnage assez secondaire, qui trouve ici une réelle position de vilain et le sort du rôle de second couteau sous-exploité.
S’ajoute à l’ensemble une bande-son tout simplement divine, qui colle à l’ambiance et l’univers très urbain de Miles et on obtient un film d’animation quasi parfait, qui propose l’un des meilleurs arcs scénaristiques du tisseur.
Malgré quelques petits détails vite oubliés, ce Spiderman : New Dimension est un véritable bijou d’animation couplé à un scénario fort qui séduit petits et grands en utilisant habilement les nombreuses itérations du héros pour toucher le plus large public possible sans pour autant rendre la manœuvre poussive et nauséabonde. Sony renouvelle ici l’exploit de l’excellent Spiderman sorti sur PS4 en prouvant que le studio n’a pas fini d’exploiter efficacement toutes les possibilités offertes par la gentille araignée du quartier. Au passage, restez bien jusqu’à la fin du générique !