Arrivé sans faire trop de bruit sur nos écrans avant la sortie Américaine et Internationale, « Kin le commencement » pouvait laisser dubitatif, mais le postulat de base parvenait à être assez attrayant. En effet, ce mélange entre science-fiction et dédale d’un jeune adolescent dans des décors aux allures post-apocalyptique pouvait intriguer, tout comme le choix d’une colorimétrie assez sombre et dark pour illustrer l’intrigue.
Kin oscillait donc entre deux intentions à la fois, celle de s’adresser plutôt pour un public adolescent mais la violence supposée de l’intrigue et la menace qui pèse sur les protagonistes dévoilait en soi un penchant de SF sombre et violent.
C’est avec une évidente curiosité que nous nous sommes rendus en salle de cinéma mais le constat est sans appel. Si le film s’avère être relativement divertissant et correct, il se révèle être bien trop inégal pour en être appréciable. Le problème avec Kin c’est justement, comme souligné plus haut, le fait qu’on ne comprend jamais réellement quel est l’intention des cinéastes et quel est l’objectif de l’intrigue. Les frères Baker tentent de balbutier un cinéma assez nihiliste de part leur choix de colorimétrie et de photographie, mais jouxtent en même temps des relations entre des personnages et une storyline trop simplistes pour que l’on y croit réellement.
La science-fiction n’est qu’une part minoritaire de Kin, mais là où le point fort du film réside c’est que les Baker apportent une véritable cohérence de continuité avec leur précédent court-métrage baptisé « Bag man » qui est disponible sur Youtube. En élaguant le pitch sur une histoire plus longue et mieux ficelée, on ne peut que leur tirer notre chapeau. En revanche, en dehors de l’histoire centrale du fusil SF retrouvé, le reste n’est que pâle recyclage de tout ce que l’on a déjà pu voir dans le cinéma d’action, et plus particulièrement dans les films de vengeance.
Les personnages sont globalement caricaturaux et ne bénéficient pas d’une évolution dans la longueur du film hormis Eli, le personnage principal. Si la relation avec son père semble intéressante et touchante, celle avec son frère est beaucoup trop monolithique et fade. C’est du déjà-vu et, surtout, elle semble être une relation bien trop anxiogène pour qu’elle soit acceptée par Eli. Pourtant, contre tout attente, c’est un personnage qui suit son frère, sans jamais porter la moindre attention sur ce qui se passe réellement en dehors des mensonges de ces derniers. C’est pour cela qu’il est réjouissant de voir Eli gagner en confiance au fur et à mesure du récit.
La fin est une fin ouverte et sous-tend ouvertement une probable suite qui dépendra des recettes, notamment Américaines, du long-métrage.
Ainsi, nous sommes dubitatifs devant ce résultat, loin d’être à blâmer, Kin est un travail fait avec sérieux et avec maîtrise, qui porte son lot de qualités comme de défauts mais qui mérite, toutefois, d’être vu. Il ne marquera potentiellement pas les esprits, mais bravo aux Baker d’avoir pu poursuivre leur histoire originale avec suffisamment de justesse sur un format plus grand que le court-métrage.