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Photo de famille : Ce film est une grande question

Il faut être conscient de ce que l’on s’apprête à voir en se déplaçant en salle de cinéma, mais il faut l’être encore plus pour savoir déceler le message que nous sous-tend l’extrême simplicité du scénario de ce « Photo de famille« .

Photo de famille : Ce film est une grande question

Il faut être conscient de ce que l’on s’apprête à voir en se déplaçant en salle de cinéma, mais il faut l’être encore plus pour savoir déceler le message que nous sous-tend l’extrême simplicité du scénario de ce « Photo de famille ».

Pour entrer dans le vif du sujet, le film est loin d’être une œuvre irréprochable, et la mélancolie de l’ambiance se meut dans un cliché assez symptomatique des drames Français, celui des problèmes familiaux. En effet, les frères et sœurs sont rongés par des problèmes personnels, ils retrouvent des parents qui n’ont jamais été vraiment présents pour eux… Tout ceci a été vu maintes et maintes fois dans notre paysage cinématographique. Les ficelles sont courues d’avance et le tissage de l’intrigue extrêmement prévisible.

On en vient à se perdre rapidement dans un tourbillon d’ennui tant le film n’esquisse que rarement certains de ses propos (comme la maladie d’Azheimer de la grand-mère qui ne reconnait plus son fils). Les tranches d’émotion ne sont que des redites mélodramatiques du genre pour nous arracher une larme. Tout semble beaucoup trop consistant et insistant pour être sincère. Des rares moments (Bacri avec sa mère ; Paradis avec son fils) parviennent à colmater la suffisance béante du scénarii qui ne raconte que quelque chose déjà vue des centaines de fois au cinéma.

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En fait, ce long-métrage, c’est le calque forcé de « La dernière leçon » de Pascale Pouzadoux (2015) où le propos sur les difficultés de la vieillesse était bien plus abouti. Ici, le postulat initial du traitement que l’on réserve à la mamie n’est que prétexte pour centrer ce film autour du désordre familial. On suit les péripéties de chacun, sans vraiment de cadre structurel défini pour qu’on puisse suivre l’histoire avec intérêt. Le film manque sa captatio benevolentiae (forme de premier contact de mise en confiance, entre l’orateur -par conséquent ici, le film et les auditeurs -les spectateurs- avant l’avancée du discours -ici, le scénarii) de départ et n’emporte pas le spectateur, ou, du moins, ne m’a pas emporté moi.

Ainsi, malgré la force émotionnelle de certains acteurs (Bacri et Paradis de surcroît). Le film pose une grande question. Doit-on enfin changer de registre pour étoffer nos drames Français ? De mon côté la réponse est un immense OUI.

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