Réalisé par Fernando Leon de Aranoa, ESCOBAR (LOVING PABLO en v.o) met en scène le couple Javier Bardem-Penélope Cruz ainsi que Peter Sarsgaard.
« Impitoyable et cruel chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar est le criminel le plus riche de l’Histoire, avec une fortune de plus de 30 milliards de dollars. « L’empereur de la cocaïne » met la Colombie à feu et à sang dans les années 80 en introduisant un niveau de violence sans précédent dans le commerce de la drogue.
Fascinée par son charisme et son pouvoir, la très célèbre journaliste Virginia Vallejo va s’apercevoir qu’on ne s’approche pas de l’homme le plus dangereux du monde impunément… »
Tout comme Paradise Lost qui n’était pas un biopic sur Pablo Escobar puisqu’il reléguait ce dernier au second plan, Escobar a la brillante idée d’adapter seulement 8 ans de la vie de Pablo Escobar via sa relation avec la journaliste Virginia Vallejo. D’autant plus que le public a été habitué dernièrement à cette grande figure criminelle avec l’excellente série Narcos.
La principale faiblesse du long-métrage est sa première partie qui est tout simplement inégale, en particulier concernant la relation Pablo–Virginia. Le charme s’opère trop rapidement, leur relation se crée en un instant (ou presque), et ce, de manière superficielle. Pour un film soulignant principalement cette relation, il aurait été plus judicieux d’approfondir la naissance de cette idylle, qui est, tout de même, l’intérêt premier de l’intrigue.
La seconde partie, quant à elle, s’avère authentique et intense puisqu’elle s’intéresse aux dernières années de vie de Pablo, aussi bien politiques, personnelles, et criminelles, dont les actes et leurs conséquences ont fait plongé le pays dans un bain de sang. La psychologie particulière du criminel est travaillée, tant sur le papier que dans la performance plus que plaisante de Javier Bardem, qui nous livre ici, une interprétation à la hauteur de son talent, mais toutefois moins impressionnante que celles de No Country for Old Man, Biutiful et Skyfall.
Concernant Penélope Cruz, elle habite son rôle à la perfection, livrant sans conteste une de ses meilleures prestations. Quant au personnage de Neymar, l’agent de la DEA incarné Peter Sarsgaard, il a un temps de présence à l’écran très réduit comme on pouvait s’en douter. Fort dommage, Peter Sarsgaard étant déjà un talent peu exploité à mon goût dans le milieu du septième art ces derniers temps, il aurait été plus que bienvenu de travailler l’écriture de son personnage , qui a, lui aussi, bien entendu, réellement existé. Ses entrevues avec le personnage de Cruz sont tout de même savoureuses, à défaut d’être étendues.
La réalisation de Fernando Leon de Aranoa, sans être innovante et sans réelle identité, elle a le mérite d’être efficace et de proposer deux ou trois plans intéressants. Ne parlons pas de la photographie et de l’étalonnage qui sont des plus classiques, sans déservir pour autant le film.
Pour la composition musicale de Federic Jusid, bien qu’elle soit subtile et performante lors des moments de tensions, elle ne restera pas dans les annales. Nous retiendrons quelques scènes, dont la conversation entre Pablo et Virginia lorsqu’il lui offre un fameux présent, la scène poignante et intense dans la prison personnelle avec Pablo et sa fille, la scène de la forêt ainsi que le final, laissant à Bardem le soin de conclure son interprétation avec brio.
En conclusion, la naissance de la relation Pablo-Virginie peu approfondie, contrairement à l’évolution de leur relation. Une plaisante interprétation d’Escobar par Javier Bardem, une authenticité remarquable venant de Penélope Cruz pour le rôle de Virginia, et un troisième acte et un climax puissants qui vous maintiendra en haleine jusqu’à la dernière seconde, à l’inverse des deux premiers actes.
7/10