Sortie en catimini, cette seconde saison vaut le détour pour toutes les informations qu’elle apporte sur la détective badass de l’univers Marvel. Petite review.
Suite directe des événements de la saison 1, cette nouvelle saison s’attarde sur les origines de l’héroïne. La première saison avait surtout séduit pour le très charismatique Kilgrave alias l’homme pourpre, interprété par l’impeccable David Tennant.
Dans cette nouvelle saison, le big bad est sans conteste le gros point faible, car il n’est pas clairement défini. Malgré une intrigue intéressante qui met tout de même du temps à démarrer, les problèmes de Jessica Jones sont rapidement éclipsés par les récits secondaires, en particulier celui autour de Jeri Hogarth, incarnée par Cary Ann Moss.
Les cinq premiers épisodes sont poussifs et démontrent bien que le format des 13 épisodes que s’impose Netflix n’est pas toujours efficace. De plus, le manque de séquences d’action super-héroïques parvient à nous faire oublier par moment que l’on regarde un show de superhéros. Jumelée à cela, l’évidence des économies de budget fait de cette seconde saison une petite déception.
Les quelques easter eggs, disséminés au fil de la saison, ne parviennent même pas à donner un fan service digne de ce nom.
Malgré tout, l’origin story de Jessica est intégralement dévoilée et permet de mieux comprendre l’attitude de cette dernière vis-à-vis de son entourage.
L’aspect irritant de l’alcoolique-dépressive-misanthrope est progressivement remplacé par une compréhension globale du rejet permanent que Jessica affiche auprès de son entourage. Un entourage qui lui aussi évolue au fil de la saison et attise quelque peu l’intérêt du spectateur. Un intérêt qui s’affaiblit par le manque de dynamisme de certains épisodes. On frôle parfois l’effet « Walking Dead » et ses épisodes de remplissage.
Une seconde saison qui modifie radicalement le background de son héroïne et ouvre le champ des possibilités aux personnages secondaires que sont Trish « Patsy » Walker, qui rappelle le personnage de Misty Knight (Luke Cage) dans son traitement qui ne laisse aucune place au doute sur l’arrivée de nouveaux « Supers », alliés ou ennemis des 4 justiciers du Marvel/Netflix universe. Malcolm, éternel faire-valoir et souffre-douleur de Jones voit son parcours devenir de plus en plus intéressant, ce qui lui permet de s’émanciper de Jessica. Bien qu’une introduction plus courte et un développement plus rapide de ces deux personnages eut été préférable, l’ensemble est cohérent et respecte les codes préétablis des précédentes productions Marvel/Netflix.
S’il fallait positionner cette seconde saison en termes d’efficacité, par rapport aux autres personnages, elle serait au-dessus de Iron Fist et en dessous de Luke Cage. En proposant une sorte de saison passerelle à un personnage déjà assez faible en termes d’entertainement, Netflix assomme parfois son public avec des remises en question à rallonge et des prises de position et des retournements de vestes pas toujours subtils.
Jessica Jones aurait mérité une seconde saison plus « noire » façon polar, plutôt que le traitement classique qui ici dessert totalement l’intrigue et la portée dramatique du récit du même coup. Il n’est pas indispensable d’avoir vu la saison de The Defenders pour suivre cette seconde saison, car aucune référence n’y apparait.
Autre point notable, l’aspect « Girl Power » servi parfois à la truelle, lèse certains personnages en caricaturant des relations hommes/femmes, toujours conflictuelles. Une approche plus subtile aurait permis de rendre Jessica et Trish plus attachantes, tant le féminisme est pataud et ronflant.
Cette nouvelle saison est donc à réserver aux fans inconditionnels de Miss Jones, et de son interprète Kristen Ritter. Elle ne présente cependant, que peu d’intérêt pour ceux qui cherchent des éléments de continuité avec les autres shows super-héroïques Marvel/Netflix.