Paddington premier du nom a atterri sur nos écrans lors du mois de décembre 2014. Immédiatement, les aventures de l’ours bien léché sont devenues une véritable surprise dans le paysage cinématographique international de l’année 2014. Fort d’un budget modeste de 55 millions de dollars, le film a amassé la somme de 268 millions de dollars tout autour du globe, ce qui a favorisé la mise en chantier d’une suite. Véritable phénomène qui risque, après le rachat de la « marque » par le groupe Vivendi pour 75 millions de dollars d’être déclinée sous toutes les formes commerciales possibles (Jouets, peluches, jeux vidéos…), Paddington 2 a outrepassé la crise béante créée par ses producteurs (La Weinstein company…) pour conserver la ligne narrative qu’avait défini Paul King avec le volet précédent. En effet, le second opus des aventures de l’ourson concilie naïveté, légèreté et sérénité pour, à défaut d’être meilleur que le premier, s’imposer comme un long-métrage touchant et élégant, porté par la vision artistique d’un Paul King décidément bien investi par le projet.
Il est souvent difficile de réitérer des bonnes surprises, mais Paddington 2 parvient à le faire dans sa globalité. Si l’histoire peut prêter à sourire tant elle peut paraître douteuse (Paddington souhaite offrir un livre pop-up de Londres à sa Tante, mais Hugh Grant, reconverti en vendeur de pâté pour chiens, lui vole le livre et fait accuser l’ourson puisque le rarissime ouvrage contient un message codé qui emmène vers un trésor d’une valeur inestimable). C’est au travers de ce pastiche simpliste que se fonde le film de King qui parvient à se dépatouiller des facilités du premier opus tout en réitérant certaines de ses plus grandes réussites.
Cette réitération se fait au travers d’une réutilisation de scènes particulièrement vendeuses. Si la séquence de Paddington dans la salle de bain était le fer de lance du premier épisode dans son ressort comique, c’est celle du salon de coiffure qui dynamise le second film. Le même axe narratif est aussi privilégié où on a l’impression que le danger exacerbé autour de l’ourson ne change jamais. Malgré tout, le réalisateur parvient à trouver des artefacts dramatiques novateurs dans la saga, pour lui insuffler un second souffle. Par la longue pléiade de séquences en prison, la saga de Paul King s’éloigne par courts instants de la joyeuse comédie enfantine pour sombrer dans une farce démesurée complètement délurée flirtant parfois avec l’excès et le cliché. Mais le filon comique de la saga ne perd jamais pied et trouve toujours de quoi se relancer.
La grosse faiblesse de Paddington 2 peut se situer au niveau de son rythme. Si la première partie tente de jouer un va-tout comique particulièrement drôle et efficace, le début des « péripéties » fait basculer le film dans une certaine mollesse. Les séquences en prison sont drôles, mais pas assez rythmées. Cela nous donne l’impression d’être embourbés dans une stase narrative dans laquelle on est, comme les protagonistes, prisonniers. Le film réussit toutefois son regain de forme grâce à un final plutôt efficace.
La force de Paddington 2 réside aussi dans son autodérision constante. Les acteurs sont en total surjeu, caricaturant eux-mêmes leurs manières qu’ils ont de se percevoir en tant qu’acteurs (surtout Hugh Grant et Brendan Gleeson). Ils s’inscrivent parfaitement dans la mouvance « sans prises de têtes » imposée par le film. Et c’est avant tout cela Paddington 2, un petit film d’animation frais et drôle qui ne souhaite que parvenir à faire en sorte que son spectateur ressorte avec le sourire jusqu’aux oreilles de la salle de cinéma. Rempli d’humilité, le film tend la main pour vous intégrer à son univers riche, coloré et doux. C’est l’un des immanquables à voir en famille en cette période de fêtes !