Vikings revient avec un double épisode, posant les bases pour la suite du show.
La quatrième saison de Vikings n’a laissé personne sur sa faim, la mise à mort de Ragnar Lodbrok était sublime. La célèbre fosse au serpent, les dialogues entre les personnages interprétés par Travis Fimmel et Linus Roache (le roi Egbert) ont su accompagner leur chute avec brio, à tel point que l’absence de ses deux personnages risque de manquer cruellement.
La cinquième saison reprend sur le rite funéraire de Sigurd, que la chaine History a choisi de faire mourir des mains de son jeune frère Ivar (les circonstances réelles de sa mort sont inconnues, mais le jeune homme a régné sur une partie du Danemark à la mort de Ragnar), qui essaye à plusieurs reprises de convaincre ses autres frères qu’il ne souhaitait pas sa mort.
Ivar le désossé propose à ses frères de prendre la ville de York. Cette dernière offre un bastion stratégique pratiquement imprenable, situé le long d’un fleuve qui se jette dans les eaux salées, dans le nord. La grande armée menée par Ubbe, Sigurd et Ivar prend ainsi York, massacre ses habitants et fait de leur prêtre un martyr. Ici, l’image des hommes de Dieu mourant pour leur foi est parfaitement retranscrite. Le christianisme de l’époque et la naïveté du bas peuple (peu instruit et influençable) sont également proposés intelligemment au travers de scènes crédibles comme l’évêque qui assure la présence de Dieu dans la sainte pièce. Il n’en faut pas plus pour rassurer les paysans saxons.
D’un autre côté, nous avons le point de vue païen, amusé par les drôles de pratiques religieuses des Occidentaux et de leur pacifisme. Ils profiteront d’ailleurs d’un malin conseil de leur paternel pour prendre la cité fortifiée un jour saint. Les différences entre les cultures sont alors flagrantes.
KATTEGAT
Le trône est toujours aussi convoité et Lagertha doit faire face aux revendications et coups bas de son opposant, le roi Harald. Il commandite l’assassinat de cette dernière sans la saison précédente, qui échoue. À son retour dans la capitale, il ne peut revendiquer ouvertement le trône, il met ainsi en place son évasion tout en enlevant Astrid le bras droit de Lagertha, en espérant la faire reine de l’ensemble des royaumes nordiques.
ANGLETERRE
Sur les terres anglaises, Bjorn le premier fils de Ragnar, montre toujours autant d’intérêt pour l’exploration de la méditerranée. Il souhaite dépasser les exploits de son père et retourne avec sa flotte sur des eaux bien plus chaudes au même titre que Floki, qui s’exile, guidé par les Dieux.
Les trois autres fils de l’explorateur, renforcent la cité de York (omettant de renforcer certains vieux murs… peut-être volontairement ?), une omission que n’est pas passé inaperçu pour l’évêque — guerrier Bishop Heahmund incarné par Jonathan Rhys-Meyer. Ce dernier est rejoint par les troupes du roi encore debout, en exils. Aethelwulf est informé par Alfred (qui deviendra le célèbre Alfred le Grand) que les forces saxonnes ont besoin de leur roi. Une pirouette scénaristique qui renforce le côté sacré de la série, avec une vision divine et fait gagner du temps au show.
À l’intérieur de la cité, Ivar tente de prendre le plus de contrôle possible sur les hommes. Il souhaite devenir le chef de la grande armée en court-circuitant ses frères qui ne souhaitent pas se laisser faire. Ivar le désossé régna avec ses frères sur la Suède le Danemark, l’Angleterre et l’Irlande. Il deviendra « le roi Berserker ». Et ce nom commence à prendre forme dans les derniers instants de ce double épisode, quand il fait greffer à son corps de quoi devenir un titan enragé. Un roi se lève…
Ainsi les bases sont posées dans les deux premiers épisodes de la cinquième saison de Vikings. Le manque d’action résulte d’une volonté d’instaurer chaque élément scénaristique à sa place. L’absence de Travis Fimmel ne doit pas entacher le succès de la cinquième et sixième saison de Vikings. C’est pourquoi les forces saxonnes reprennent de leur prestance, et les Nordiques aussi brutales et barbares qu’ils soient sont menés par trois hommes dont les rivalités risques fortement de rendre le show intriguant, en espérant que les libertés narratives permises par les scénaristes ne s’éloignent pas trop des évènements supposés réels. Série à suivre impérativement.