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[TEST] Assassin’s Creed Origins – Back in time.

On ne s’en Balek clairement pas.

[TEST] Assassin’s Creed Origins – Back in time.

Demandé à corps et à cris, Ubisoft a daigné mettre en pause sa licence pendant un temps. Le rythme annuel ayant mis à mal la popularité de ses Assassins, cette décision de mieux reculer pour prendre son élan a été l’une des plus judicieuses que la firme ait pu prendre. Parce que d’abord, Origins est un très bon jeu. Mais hélas, les étendues désertiques ont inévitablement laissé quelques grains de sable ici et là qui viennent relativiser légèrement le constat.

– Vis ma vie de « medjaÿ ».

À la base, Assassin’s Creed n’est ni plus ni moins qu’une machine à remonter dans le temps. Vous n’êtes pas Altaïr, jeune Assassin torturé pas plus que vous n’êtes Ezio, fringant jeune homme de la Renaissance italienne. Vous incarnez une personne contemporaine plongée dans l’Animus, une machine qui permet de revivre la vie d’un ancêtre. Et toutes ces plongées dans le temps jusqu’au quatrième opus s’inscrivaient dans la quête de la Pomme d’Eden mené par Desmond Miles. Il nous emmenait sur les traces de ses ancêtres assassins qui avaient été en contact avec l’artefact dans une guerre éternelle entre la Confrérie et les Templiers.

Cela dit avec les nouveaux opus, Ubisoft avait revu sa copie, délaissant le dernier aspect pour mettre l’emphase sur la partie historique, surtout quand on connaît le destin de Desmond. Comme si l’éditeur avait sabré dans le superflu pour garder le nerf du jeu afin de conserver la cadence annuelle des sorties de sa licence fructueuse. Problème : la qualité s’en est fait ressentir et la grogne a monté jusqu’à ce que la licence soit mise en pause. Développé par la team à l’origine de Assassin’s Creed IV : Black Flag, la gestation est complète pour vous laisser oublier les Unity et autres Syndicate. Origins est enfin un Assassin’s Creed d’une qualité indéniable, plus même, c’est un très bon jeu. Bien joué Ubi.

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Cette fois vous incarnez Layla qui a trouvé le moyen de se replonger dans les moments de vie passée de personnages auxquels elle n’est pas liée par le sang. Une révolution en somme. Elle part ainsi revivre la quête de vengeance de Bayek de Siwa, un « medjaÿ » égyptien plongé dans la tourmente des dernières années de la dynastie ptolémaïque vers -40 av. J.-C. avec sa femme Aya, ce protecteur du peuple va ainsi frayer avec Cléopâtre pour se débarrasser de l’Ordre des Anciens. En effet, ce groupuscule masqué est responsable de la mort du fils de Bayek et Aya, Khemou, dans des circonstances assez tragiques et notre shérif du désert n’aura de cesse de tous les tuer. Le personnage est d’ailleurs réussi, sans parler de génie, Bayek est touchant malgré son côté buté incapable de réflexion.

– Bayek de Riv au pays des dromadaires.

Si le scénario conserve certains rebondissements bienvenus, il manque d’audace, ne passionne jamais totalement. Ce sont les personnages qui peuplent l’histoire qui sont intéressants et donnent envie de continuer. Une fois vos assassinats effectués, les dialogues post-mortem sont croustillants et étoffent les personnages qui jalonneront votre route. Outre ces assassinats, le jeu fourmille de quêtes annexes qui vont étoffer et développer l’univers. Sans atteindre la qualité d’écriture de celles de The Witcher III, il essaye de s’en approcher et rien que cela, c’est déjà beau. Et il n’y a pas que de ce côté dont le studio s’est inspiré de la masterpiece de CD Projekt. Il y a pire comme modèle cela dit.

Tout est fait pour vous inviter à l’exploration, sans multiplier les points d’intérêt inutiles. Grâce à un système de points d’interrogation sur votre boussole en haut de l’écran et sur la carte qui n’est pas sans rappeler celui du Sorceleur, vous irez au gré de vos errances visiter tel ou tel endroit. Là un fort bien gardé, là une tanière de hyènes, ici un trésor. Chaque endroit est différent, si les activités à y faire se répètent souvent (généralement tuer et trouver un trésor), ils s’inscrivent dans l’univers le rendant plausible, consistant et organique. Certains évènements aléatoires apparaissent parfois comme une attaque de prédateur qu’il ne tient qu’à vous de remplir. Et c’est sans compter les quêtes annexes travaillées et les explorations de tombeaux qui prennent place dans un monde très prenant.

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En effet, l’univers est sublime et vivant. Si la modélisation des décors reste encore une fois le point fort des équipes d’Ubisoft, on n’a jamais autant eu l’impression de parcourir l’Histoire. L’Égypte ptolémaïque de fin de dynastie s’illustre et cadre avec l’époque. L’Ancien Royaume, celui de la construction des pyramides et de Ramses n’est qu’un lointain souvenir qu’on peut explorer et visiter. À l’époque de Bayek de Siwa, en -40 av. J.-C., nous assistons au crépuscule de l’Égypte. Si Alexandre le Grand a libéré le pays des envahisseurs perses moins de 300 ans avant, les Ptolémées ont repris le rôle de pharaons clivant la société entre Égyptiens relégués au second plan et Grecs à la tête de l’élite. Cette ambiance, point de contact et de confrontation entre des Égyptiens révoltés encore en vénération des Anciens Dieux et des Grecs désabusés se ressent, Alexandrie d’un côté, Memphis de l’autre. Et ce sera sans compter les légions romaines qui débarquent. Du beau monde à abattre en vérité.

– Esquiver, frapper.

Ubisoft semble avoir enfin compris que son système de combat ne suffisait plus. Ainsi et non sans rappeler les joutes de Dark Souls, les combats sont sympathiques notamment contre les boss. Vous devez maintenir votre bouclier levé manuellement, alterner attaques rapides et grosses attaques ou compenser la chute d’une flèche en visant plus haut. Chaque type d’arme, lame courbée, massue, arc de prédateur ou arc de guerrier aura son propre schéma d’attaques. Ainsi vous serez obligés d’apprivoiser les armes et le jeu vous laissera l’occasion de combattre comme vous l’entendez. Si l’on regrette une certaine redondance de prime abord, les capacités de Bayek pourront s’étoffer au fur et à mesure de vos pérégrinations. Habile transition s’il en est pour traiter de la dimension RPG du titre, un aspect que l’éditeur assume enfin.

Outre des matériaux à récolter pour améliorer votre équipement, Bayek commence avec un panel de mouvement assez varié. Cependant, tout en remplissant vos objectifs vous pourrez gagner de l’expérience. Une expérience qui permet de monter de niveau afin d’augmenter les dégâts et la santé du « medjaÿ » tout en engrangeant des points de compétences. Et c’est alors qu’un arbre de compétences apparaît avec trois orientations possibles : l’archerie, le combat et les outils qui se rejoignent au bout du compte. Chaque capacité obtenable est alors bien différente et oblige nécessairement le joueur à faire des choix dans ses priorités : est-ce que je veux pouvoir apprivoiser les animaux ou faire ralentir le temps quand je dégaine mon arc en plein saut ? Les possibilités sont bien pensées et toujours intéressantes, Bayek devenant alors une machine à éradiquer, un arsenal sur pattes, que dis-je, un bon Assassin qui se respecte en somme.

Un autre principe emprunté aux RPG vient s’inviter dans le jeu et c’est le concept de loot. Au hasard de vos éliminations, des quêtes ou des trésors, vous allez récupérer des armes et des boucliers aux différentes capacités. Il serait trop long de tout détailler bien entendu, sachez juste que c’est vraiment vous qui voyez ce dont vous avez besoin pour affronter les hordes d’ennemis toujours pas très malignes qui se dresseront face à vous. Au moins elles n’attendent plus leur tour pour vous attaquer, c’est déjà ça.

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– Et là c’est le drame.

De défauts, Assassin’s Creed Origins n’en est pourtant pas dépourvu. Outre les quelques bugs, rares, de pathfinding des PNJs, on n’échappe pas aux soucis de collision propres à la série. Si le free run a été simplifié par la simple pression d’une touche et les prises d’escalade bien plus simples à trouver, l’escalade lasse parfois par quelques égarements. Le système de craft est basique et on engrange des matériaux qui deviennent très vite inutiles, tout comme les armes et autres boucliers qui s’entassent à un rythme frénétique dans le sac. Si on note la possibilité de vendre le surplus ou de détruire les objets inutiles pour les convertir en matériaux, cela devient très vite agaçant tant le loot s’impose. Et ce n’est pas un peu de magie qui viendra atténuer les choses. Origins et son Bayek cyniques se veulent « réalistes » malgré quelques séquences mystiques trop rares qui se comptent sur les doigts d’une tortue ninja. L’Égypte se prêtait pourtant bien à cet exercice, dommage.

Si les quêtes annexes sont écrites, elles se ressemblent beaucoup et sont parfois figées, ne s’adaptant pas nécessairement à la situation présente. Telle personne se plaint que tel personnage mène la vie dure aux gens du coin alors que vous l’avez sans doute déjà fait disparaître de la surface de la planète. En outre, la fameuse répétitivité de la série à savoir : j’arrive dans une zone, je me synchronise en escaladant le plus haut bâtiment et j’accomplis les activités annexes, s’est certes atténuée, mais elle surnage derrière. Inutile de vous synchroniser pour voir les points d’intérêt, cela dit, le faire vous mettre à jour la carte pour tous les afficher. De plus les activités dans ces lieux, comme dit précédemment, restent toujours proches. Les plus complètistes abandonneront alors assez vite de tout visiter surtout quand un point d’interrogation est perdu au fin fond d’une région montagneuse dans une carte très vaste, mais très désertique.

L’AVIS DE TsuKi : 08/10

C’était bon, efficace. On passe un bon moment devant ce qui est vraisemblablement le meilleur opus pour le moment de la licence. L’inspiration The Witcher III est décelable et on se réjouit d’avance que les développeurs aient enfin compris que s’inspirer du bébé de CD Projekt soit une bonne idée. Il était franchement temps que les Assassins fassent une pause, surtout pour revenir dans cette mouture on ne peut plus passionnante. Même si la lassitude pointe le bout de son nez au bout de la trentaine d’heures et qu’on aurait aimé voir plus de fantaisie, cette Égypte est indéniablement superbe surtout du haut du Phare d’Alexandrie ou des Grandes Pyramides.

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