Mario est un des piliers du jeu vidéo, un personnage tellement important que même les non-initiés au jeu vidéo sont capables de l’identifier… Sauf si vous vivez dans une caverne sans internet ni ligne téléphonique… Bref !
Cet épisode en termes d’impact est un des plus grands jeux de la carrière du plombier moustachu. Quoique affirmation dorénavant erronée, car Nintendo a récemment défini officiellement Mario non pas comme un plombier, mais comme un sportif polyvalent. Et il n’arrive toujours pas à se débarrasser de son ventre bien rondouillet avec tout ce tennis, karting et autre ?!
Peu importe, je m’égare. Personnellement, je ne suis pas particulièrement fan de Mario et encore moins de jeux de plate-forme aussi, je risque d’en fâcher quelques-uns sur la qualité de cet opus. Mais bon, il en faut pour tous les goûts non ?
Bon, commençons. Au niveau scénario, la princesse Peach semble de nouveau s’être faite enlevée par le terrible Bowser, mais ce dernier ne s’est pas contenté d’un simple kidnapping ce coup-ci. Épaulé de ses sept fils, ils décident de dérober les sceptres magiques des souverains du royaume champignon, transformer ces derniers en animaux puis de régner en terreur sur ces terres aux moyens de formidables forteresses volantes ressemblants à des bateaux. Alors il faut reconnaître que comparé à Super Mario Bros. premier du nom qui posait les bases et à Super Mario Bros. 2 (qui n’est qu’un autre jeu japonnais auquel on a attribué la licence Mario pour le marché international et n’a donc rien à voir), ça claque ! Il faut savoir que l’impact de ce jeu était tellement énorme que cela a d’une part rebooster les ventes de la NES qui devenait assez vieillissante, mais d’autre part a en plus atténué la sortie mondiale de la nouvelle console 16Bits de son rival, la Mega Drive de Sega. La Mega Drive est passée au second plan derrière un jeu NES ! Imaginez un jeu tellement bon sortir sur PS3 comme The Last of Us qui oblitérerait la sortie d’une nouvelle console de Nintendo… Oh wait ?
En tout cas, gros point positif pour le jeu. L’ambiance est soignée, mais l’univers est totalement revu. Les mondes rappellent le vrai Super Mario Bros. de 1986 avec des décors très variés, mais la console étant dans ses derniers retranchements, on peut admirer un royaume Champignon tout à fait charmant. Ce qui me permet d’enchaîner avec les graphismes d’ailleurs.
Je déteste les niveaux à scrolling imposé, mais l’ambiance est tellement géniale que j’adore ces niveaux :3 Le style des vaisseaux, les canons partout, la musique mémorable reprise dans de nombreux jeux… Bonheur… |
Niveau graphique, comme je le disais la NES crache littéralement ses poumons pour nous permettre d’exploiter le jeu à son maximum. Mais vous savez quoi ? Ça ne se sent pas du tout ! Il n’y a aucun ralentissement ni bug graphique comme on pourrait avoir avec l’affichage de certains niveaux sur Master System par exemple. Les ennemis, les personnages, les niveaux, tout est extrêmement bien détaillé. Chaque action dispose de petites animations dont Nintendo seul a le secret. Visuellement, on est toujours dans les clous et la physique du jeu permet d’enchaîner les niveaux sans trop de soucis. Le gameplay d’ailleurs, parlons-en !
Le jeu est un peu plus technique que ses prédécesseurs. Vous devrez calculer comment lancer une carapace de Koopas-Troopa pour toucher une question-block à terre. |
Le gameplay est très bien pensé, on sent que Nintendo a conscience que sa nouvelle mascotte deviendra le synonyme du jeu de plate-forme, et pour se faire rien ne vaut un gameplay précis qui réagit parfaitement aux actions du joueur sur la manette. À moins d’être très long à la détente, il est concrètement impossible de se rater sur un saut, ou alors on est vraiment mauvais. De plus, cet épisode offre de nouvelles mécaniques de gameplay avec l’instauration de nouveaux power-ups. La feuille permet de voler, le costume de tanuki de se transformer en pierre et passer inaperçu devant des ennemis, le costume de grenouille de sauter plus haut, la fleur bleue permet de congeler les ennemis et de les lancers comme des projectiles, et bien d’autres. Sans compter que de nouveaux ennemis font leur apparition comme les Chomps.
Les niveaux sont tout aussi variés. On retrouve tous les éléments classiques (pour l’époque) de ce qu’est un jeu Mario comme les niveaux sous l’eau, mais de nouveaux niveaux apparaissent notamment ceux avec un scrolling automatique. Bon vu toutes les qualités du jeu, ce serait chipoter, mais je fais une parenthèse là dessus. S’il y a bien un truc que je déteste dans les jeux, qu’ils soient de plate-forme ou autre, c’est lorsqu’on impose un rythme au joueur. Alors quand la caméra décide d’avancer à une certaine vitesse et pas à une autre, si on rate un saut vers une plate-forme qui n’est pas encore apparue entièrement, il y a une très forte probabilité pour que le saut fusse réussi si la caméra m’avait suivi ! Alors oui je pinaille, mais quand même, ça m’énerve…
La nouveauté la plus intéressante par rapport aux premiers Mario est selon moi la sélection des niveaux. En effet, auparavant vous enchaîniez les niveaux les uns après les autres sans poser de questions. Ici, nous avons un excellent système et bien plus ingénieux. Vous apparaissez sur une carte du monde, le jeu étant composé de huit mondes, et chaque monde dispose de niveaux sous la forme de points sur les routes. Vous ne pourrez avancer qu’en vous frayant un chemin jusqu’au château où le monarque est prisonnier et réduit à l’état d’une petite bête. Mais pas de panique, vous n’aurez pas à faire tous les niveaux présents, différents itinéraires sont possibles pour arriver jusqu’au château et il sera parfois préférable d’éviter les niveaux pour économiser les vies.
Ce monde m’a bien fait souffrir tiens… Saleté de goombas camouflés en blocs… |
En parlant d’elles d’ailleurs, vous ne serez pas en manque, car l’équipe de développement a même pensé aux rageux dans mon genre qui perdent tout le temps. Vous commencez avec quatre vies, à chaque fin de niveau vous récupérez une carte. Au bout de trois cartes, si elles ont le même motif vous remportez un certain nombre de vies. Par exemple, trois étoiles vous donneront cinq vies. Par contre, avec des motifs différents, vous n’en gagnerez qu’une. Un conseil d’ailleurs, une autre nouveauté a ajouté une sorte de jauge d’endurance, plus vous courez en ligne droite, plus vous gagnez en vitesse. Si vous courez au point d’entendre un petit bruit d’alarme, sautez sur la carte et vous aurez automatiquement une carte étoile. Par contre, prenez un peu d’élan :p
En ayant retesté le jeu pour cet article, je pensais que ce n’était que de la chance, mais apparemment ça marche ! 🙂 |
À chaque fin de monde après avoir libéré le roi, la princesse Peach vous envoie des power-ups pour vous encourager. De plus, sur la carte, les Toads vous proposeront quelques mini-jeux et bonus pour vous aider comme des champignons ou des fleurs de feu. Et malgré ce déluge de vies, si vous arrivez à voir un écran de Game Over, vous avez la possibilité de continuer le jeu. Et pas seulement en nombre limité comme dans Super Mario Bros. 2 où il n’y avait que deux continues, ici ils sont illimités.
Plutôt cool quand on y pense, ce qui me permet de passer à la durée de vie. Nous avons donc huit mondes divisés en plusieurs niveaux, dont plusieurs itinéraires possibles. Pour un joueur lambda, le jeu n’est pas plus dur qu’un Super Mario Bros. moderne et bon nombre d’entre vous pourraient facilement arriver jusqu’à la fin. De plus, cela donne une certaine liberté au joueur qui était plutôt rare à l’époque.
Dans ce mini-jeu, alignez les trois images pour gagner des bonus 😉 | L’aile avec un P vous permet pendant quelques secondes de voler… au calme… Pratique pour les niveaux insupportables. |
Cependant, j’émets ici une réserve. Certes j’aime bien passer un peu de temps sur New Super Mario Bros. sur Nintendo DS ou New Super Mario Bros Wii, mais ces jeux ont un petit plus que Super Mario Bros. 3 n’a pas : les sauvegardes. Et c’est bien ce qui me pose problème avec les jeux de plates-formes et en particulier les plus anciens. Les jeux étaient souvent conçus pour être terminés d’une traite. Il n’y a pas de possibilité de sauvegarder sa progression. Alors certes lorsqu’on a un game over on ne retourne pas au début du jeu, on ne fait que recommencer le monde dans lequel on est, mais si on est arrivé au monde six et qu’il y a une coupure de courant, ta maman qui vient te dire d’aller au lit ou ton petit frère ou cousin qui déboule dans ta chambre et bouge la console de 22,3 millimètres en courant à côté ce qui la fait freezer…….. Comprenez que ça va UN PETIT PEU m’agacer de tout recommencer du début… Oui tout ça c’est du vécu, et vous ne pouvez pas comprendre si vous ne l’avez pas enduré >_<
Et pour couronner le tout, il n’y a pas de mots de passe ! Certes le jeu a d’innombrables qualités, je suis d’accord pour dire qu’il s’agit d’un des must-have de la console et je comprends parfaitement qu’il soit dans le top 10 des meilleures ventes de la console. Mais quand même, Kirby’s Adventure avait des sauvegardes, The Legend of Zelda avait des sauvegardes, même Wario’s Woods, un pauvre spin-off de la série avait des sauvegardes ! Sans compter tous les autres jeux à mots de passe de la console ! Metal Gear, Metroid, Kid Icarus, Mega Man 2, Faxanadu, et tant d’autres, je pense vraiment qu’au point où en était le jeu, c’est vraiment dommage de ne pas avoir incorporé un quelconque moyen de sauver sa progression…
Bon après je suis mauvaise langue, Mario est connu pour avoir toujours ajouté des warpzones secrètes. Mais bon, vous vous imaginez à l’époque sans internet de devoir fouiller partout pour les trouver ou de devoir acheter tous les magazines qui sortaient dans l’espoir de trouver une potentielle solution ? Vu le prix des jeux, j’aurais préféré économiser pour en acheter un autre tien… Bon, peu importe, je divague.
Des frères Marto se baladent sur la carte indépendamment des niveaux. Croisez-les et c’est le duel assuré. Eh m…… Demi-tour !!! |
Enfin il reste un point pour lequel je n’ai pas trouvé de transition toute faite donc euh… Allons-y pour la musique ! Heureusement je suis un grand fan des musiques de Koji Kondo et cet épisode de la saga Mario n’échappe pas à la règle, les musiques sont juste magnifiques et malgré un processeur sonore très vieillissant (surtout face à une certaine Mega Drive qui fait parler d’elle) l’avenir nous aura démontré qu’on peut sans problèmes composer de véritables arrangements pour orchestre de ces musiques comme le prouvent les bandes originales des récents Super Smash Bros. ou les concerts anniversaires de la saga. J’ai notamment un faible pour la musique du niveau 1-2 qui sera d’ailleurs magnifiée par le remake sur Super Nintendo dans la compilation Super Mario All-Stars.
Enfin, comment conclure ? Super Mario Bros. 3 est bien évidemment un bon jeu… Non, un excellent jeu… Bon allez, je l’admets une réussite totale et un pari gagné pour Nintendo. S’il ne l’était pas, je ne saurais expliquer comment il a éclipsé la sortie de la Mega Drive. Les musiques sont géniales, le gameplay précis et agréable, le scénario d’enfer, les graphismes splendides malgré une console sortie en 1983 au Japon je le rappelle ! Toutefois, je constate un paradoxe assez frustrant sur les bons jeux, et cela en général. Plus le jeu va être bon, plus la moindre petite imperfection va devenir visible. Ce que je n’aime pas chez les vieux Mario, c’est qu’on éteint souvent la console après une frustration, après avoir perdu pour la quarante-septième fois au même endroit. Certes ils sont très bons, ils ont posé les bases du jeu de plate-forme traditionnel, OK pas de problèmes. Mais tous ces petits défauts qui sont souvent le propre des vieux jeu de plates-formes font que ta frustration s’accumule et vient ruiner en partie le plaisir de jeu. Attention, cela ne le ruine pas entièrement, loin de là, le jeu est très bon.
Quoiqu’il arrive, je vous le recommande bien évidemment, car il reste un des meilleurs jeux de la console… Pas comme un certain Tortues Ninja d’ailleurs…
Les fils de Bowser ne sont pas si durs à battre, par contre au bout de quelques heures de jeu, la tension n’est vraiment pas là pour vous aider… |
Ah et plot twist ! En fait, du début à la fin, Super Mario Bros. 3 n’est qu’une pièce de théâtre ! Eh oui, une théorie de fans était née dès les années 1990, mais dans une vidéo pour l’anniversaire de Mario, son créateur Shigeru Miyamoto a répondu à diverses questions uniquement par oui ou non, et à celle lui demandant si le jeu était une pièce de théâtre, il a répondu oui. Pas mal non ?
Note personnelle : 18/20