Baywatch c’est un parti-pris tellement bordélique et casse-gueule à la base. Il fallait, pour obtenir un long-métrage réussi, assumer le côté décérébré et con à 200% et en aucun cas se prendre au sérieux. C’est ici chose faite avec le film qui, à défaut d’être transcendant, parvient à remplir son objectif initial : celui de divertir sans absolument AUCUNE prise de tête.
Baywatch c’est une succession des plus gros clichés de la comédie d’action grossière américaine de la même trempe que Nos Pires Voisins, L’interview qui tue et même les Fast And Furious. Le film aligne poncif sur poncif sans jamais justifier le sens du mot subtilité. Toutefois, ce n’est que ce que l’on pouvait espérer d’un tel film. Les plans sur les fessiers, les seins et les pectoraux sont omniprésents en même temps que les slow-motions mettant en avant les scènes sexy. Les personnages ne remplissent qu’une strate classique de personnalité. The Rock est un surhomme comme à son habitude, Efron le beau gosse revanchard, Alexandra Daddario la bombasse un peu ingénue… On a même les stéréotypes de la blonde aguicheuse, du Geek puceau ou de la méchante consciente qu’elle n’est que femme, mais qui du coup s’en amuse. On a même des clins d’oeil plutôt réussis qui participent au ton décomplexé du film grâce aux caméos de Pamela Anderson et David Hasselhof (qui se fait plaisir une nouvelle fois après celui dans les Gardiens de la Galaxie 2).
Là où la sincérité de Baywatch paie, c’est dans son côté nanar assumé. Jamais le film ne se prend au sérieux. On tente juste d’aligner vannes sur vannes sur fond d’une intrigue à la Fast and Furious pas forcément nécessaire. En effet, si le début est assez efficace dans sa revisite des clichés de la série Alerte à Malibu, on s’embourbe dans un scénario assez vaseux et beaucoup trop classique (cartel de drogues) et le film perd son charme un peu ridicule. L’humour fonctionne aléatoirement, selon si l’on est réceptif ou non à cet humour dans la lignée de celui des films de Seth Rogen. Théoriquement, la scène la plus réussie reste celle de la Morgue, plutôt bien gérée au niveau de l’humour. Côté technique, c’est assez foiré, l’utilisation de la caméra à l’épaule ne marche que très rarement et les scènes d’explosions transpirent le fond vert mal géré.
Vous l’aurez compris, Baywatch est un film proche du nanar. Il a l’ambition de l’être et surtout le souhait d’uniquement faire rire le spectateur, sans choix de créativité cinématographique. Au final, n’est-ce pas uniquement ce que l’on attendait ?