Alors qu’Electronic Arts a, disons-le clairement, raté sa conférence pré-E3, il appartenait à Microsoft de s’imposer. Le constructeur se doit de convaincre avec sa Scorpio, même s’il a inauguré le bal de manière fort efficace, il est très vite retombé dans ses travers. Aïe.
Une vidéo commence retraçant avec efficacité l’histoire de la console Xbox selon les résolutions jusqu’à arriver à aujourd’hui avec l’ultra 4K. C’était très stylé et cela donne envie d’en apprendre plus sur la Scorpio. S’ensuit un trailer très inspiré de ce que Microsoft réserve à sa Scorpio dans une débauche de particules du plus bel effet. Bien joué Microsoft, sincèrement. La hype monte, le train s’emballe, le pro-Sony faiblit et vient la révélation.
Le nom est ridicule. La Xbox One X qui sortira le 7 novembre 2017 rate alors plusieurs choses. Son nom dans un premier temps, peu inspirant et marquant sur un marché où le joueur lambda aura du mal à s’orienter entre les S, X, Slim et Pro outre les consoles normales. Sa filiation ensuite avec ses aînées, la Xbox One classique et S. Elle pose problème parce qu’alors la X n’a d’autre ambition que d’être la Pro de Microsoft, plus puissante certes, mais la comparaison est inévitable.
Mais n’était-ce pas son ambition depuis le début ? S’il est certain que la X l’emporte sur sa concurrente en termes de specs dont son refroidissement liquide (détaillées dans une séquence beaucoup trop longue qui sera du chinois pour le joueur moyen), n’arrive-t-elle pas trop tard ? On sait le marché acquis à Sony, c’est l’occasion pour Microsoft de finir de convaincre les joueurs de posséder les deux consoles. Mais le prix de 499€ est fort à ce moment de la gén’, les exclus temporaires des tiers se retrouveront chez la concurrence et les exclus complètes atterriront toujours sur PC. Rien ne justifie encore réellement l’achat d’une One.
Nous avons donc là la confirmation d’échec des constructeurs, hésitant quant à lancer une vraie nouvelle génération. La Pro et la Scorpio ne sont donc qu’une génération bâtarde, coincées entre leur grande soeur limitée et leurs petites soeurs qui ne veulent pas se montrer. Comme pour la Pro nous avons une pensée pour les possesseurs de One. Privés des exclus complètes, soumis aux lubies de Microsoft avec l’intégration ou pas d’un Kinect aux allures de gimmicks qui a fait fluctuer le prix de la console d’une centaine d’euros, ils sont, je pense, tous heureux de voir cette nouvelle console. À noter des applaudissements lors de l’annonce de la compatibilité avec les jeux One, sérieusement.
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Forza Motorsport 7 s’illustre dans une première vidéo très jolie. Les jeux de voiture sont toujours de véritables vitrines technologiques, mais il faut avouer que là, les effets sont magnifiques. La météo dynamique, les reflets, tout est conjugué pour faire vivre les courses de la manière la plus réaliste qui soit. À noter cependant la présentation de la nouvelle Porsche en exclusivité qui sera dans le jeu transformant alors l’espace d’un temps trop long l’E3 en véritable salon de l’automobile. Le 4K 60 FPS est promis pour une sortie mise au 3 octobre 2017 sur Xbox One ET Windows 10 (donc PC).
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C’est au tour de Metro Exodus de se montrer dans un trailer scripté comme on n’en fait plus. Cela n’empêche que si le jeu est ne serait-ce que la moitié de ce qu’il montre, il promet d’être très cool. Il nous emmène à la surface s’éloignant d’un métro moscovite déjà bien exploré dans les deux premiers opus. C’est beau, c’est efficace et ça ressemble de plus en plus à ce qui serait un nouveau Stalker.
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Non Ubisoft, non. Tu ne peux pas mettre ta licence en pause pendant deux ans pour que l’équipe à l’origine de Black Flag te ponde un jeu avec un aigle-drone stationnaire, des flèches téléguidées, du loot et des points d’expérience. Le trailer était bon, le gameplay moins. Si le monde est beau et donne envie de le parcourir, le gameplay ne semble pas avoir changer d’un poil empruntant à Zelda : Breath of the Wild des ralentis en plein saut pour viser à l’arc et des combats similaires. Il y a pire comme inspiration.
Il y a cela dit de très belles animations, mais le personnage semble un peu lourd et le fantastique s’invite dans la licence avec notamment des gros serpents géants cachés dans les pyramides. Manquerait plus que des momies. C’était beau, mais au final assez décevant.
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Viennent pêle-mêle les jeux en vrac qu’il serait long à traiter dans des paragraphes individuels. Outre les multitudes de jeux indés plus ou moins intéressants, on note notamment l’annonce de Life is Strange 2, Before the Sotrm qui se passera avant le premier opus, un Minecraft en 4K (wahou), un trailer de gameplay interminable avec une eau magnifique sur Sea of Thieves, la date de sortie de Cuphead, un petit jeu rappelant graphiquement les très vieux dessins animés, le 29 septembre et Ashen, un Dark Souls-like à la texture simple du plus bel effet et avec une lumière magnifique. Shadow of War, la suite de L’Ombre du Mordor a aussi montré ses attaques de forteresse et Ori 2 s’est révélé avec des plans superbes.
Enfin, un mot sur la présentation complètement mytho de Playerunknown’s Battlegrounds. Qu’on soit clairs, ce n’est JAMAIS comme ça dans une partie de PUBG,il n’ y a pas 15000 joueurs qui se courent après en se poursuivant en véhicules.
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C’est mon péché mignon de la conférence, Dragon Ball Fighters Z semble énorme et dynamique avec un moteur 2D superbe. Développé par ceux à l’origine de Guilty Gear, ce jeu finira entre mes mains, c’est sûr et certain.
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Anthem excelle dans deux arts, celui d’abord de se montrer dans un trailer issu d’une version très certainement capturée sur un PC de la NASA, attention au downgrade donc. Le second art est celui de conjuguer les jeux, mais qu’est-ce qu’il le fait bien. En vrac, on peut y retrouver du Starcraft, Evolve, Horizon, Iron Man, Fallout, Destiny, Mass Effect et du Diablo. Mais ça marche, cependant restons prudents, car l’E3 nous a déjà habitués aux mauvaises surprises. À voir sur le produit final donc avec un vague 2018 comme promesse de sortie.
Conclusion : mi-figue, mi-raisin pour Microsoft qui a bien lancé sa conférence avant de s’embourber dans les specs de sa nouvelle console au nom assez moyen. Enchaînant les world première et avec énormément de jeux, on louera tout de même l’intention. Microsoft tente de se racheter une conduite, mais cela s’avère compliqué, laissons-lui une chance, mais le constructeur ne sort toujours pas complètement la tête de l’eau. En manque d’exclusivité complète et avec de grosses annonces multi-plates-formes, la One devra se montrer courageuse pour tenir bon.