Le retour sur les écrans d’un monstre du cinéma est toujours très attendu par les fans. Ce nouvel opus apporte, malheureusement, son lot de déceptions.
Prometheus, prequel introductif à la mythologie de la saga Alien avait déjà bien handicapé le grand retour du monstre lors de sa sortie en salle. Divisant les fans et la critique par sa longueur et l’absurdité de certaines scènes.
Avec Covenant, suite sans originalité de Prometheus, l’espoir de voir enfin notre xénomorphe favori revenir dans la course des films de monstres de qualité semble bel et bien mort. L’approche classique de Ridley Scott en fait un film pompeux, plein de longueurs, servi par un cast inégal et une créature insipide.
Le traitement sommaire et maladroit de l’équipage du Covenant, vaisseau colonial transportant 2000 colons en direction d’une nouvelle terre d’accueil, donne à l’ensemble un aspect brouillon et peu convaincant, dans la forme comme dans le fond.
Le personnage de Daniels, interprété par Katherine Waterston, afflige le film de son manque total de charisme qui se répercute sur le reste du casting. Seul Fassbender sort son épingle du jeu grâce aux personnages centraux qu’il interprète. Les fans seront déçus d’apprendre que la relève de Ripley n’est toujours pas arrivée.
Pour l’Alien proprement dit, Scott affiche une fainéantise sans égale qui noie l’intérêt porté aux créatures dans une volonté de sensationnalisme au rabais. Les scènes à effets se succèdent mollement dans un carcan scénaristique cousu de fil blanc.
Aucune surprise n’est à attendre malgré un twist introductif déstabilisant, le film retourne aussitôt sur ses rails, nous trainant péniblement d’happenings ultra-téléphonés en explications à rallonge. Encore une fois les diverses bandes-annonces ayant tout dévoilé des scènes trash, ni le suspense pataud ni les morts expéditives n’éveillent un quelconque intérêt pour le sort d’une bande de nigauds perdus dans l’espace, aux prises avec un androïde solitaire qui se prend pour le nouveau dieu et un Alien fade dont les effets se rapprochent plus du Alien 3 de David Fincher et ses inserts numériques écoeurants, que du Aliens de James Cameron.
Les rares éléments à sauver de ce naufrage ne parviennent pas à faire oublier ses nombreux défauts. L’esthétique globale du film respecte la saga. La bande-son rappelle aussi bien Prometheus qu’Alien, le huitième passager, tout comme l’ambiance sonore du Covenant.
Le travail de Giger, créateur de l’esthétique biomécanique si particulière du monstre et son environnement, est utilisé efficacement lors de l’explication de David (Fassbender) concernant le destin de Shaw(Noomi Rapace) et l’exploration, succincte de la cité des ingénieurs reste la partie la plus intéressante de film, nous amenant à regretter que Scott n’ait pas préféré s’attarder sur la suite directe de Prometheus.
Malgré un scénario intéressant dans le fond, tout comme pouvait l’être Prometheus, cette suite déroute et déçoit par sa forme. L’appellation Alien semble faire office d’argument de vente pour un résultat sans saveur ni tension. Renforçant la déception autour de l’abandon du projet d’un Alien 5 réalisé par Neil Blomkamp, l’avenir de la licence semble bel et bien voué à l’échec tant que papy Scott s’obstinera à vouloir en garder les rênes. À réserver aux fans inconditionnels de Ridley Scott et de Prometheus, le fan de la saga originale sera fortement déçu par Covenant.