Le réalisateur Matt Ross livre un drame familial poignant sur fond d’alter-mondialisme.
AGE OF AQUARIUS
Dans les forêts du Nord-Ouest pacifique, Ben (Viggo Mortensen) vit en marge de la société avec ses six enfants. Père dévoué, il se charge de leur éducation scolaire et physique à grand renforts de survivalisme, de philosophie humaniste et d’anarchie anti-consumériste.
Un drame vient extirper la petite troupe de leur paradis, en les confrontant à un monde dont ils ignorent tout. Poussant Ben à remettre en question sa conception parentale, sa confrontation avec la société extérieure le poussera à envisager une autre éducation pour ses enfants.
LA HORDE SAUVAGE
Véritable ode aux conceptions de parentalité parallèles, le film esquive l’aspect moralisateur de son sujet grâce à une narration maîtrisée, servie par un casting impeccable. Production indépendante oblige, le film se veut intimiste, et mise avant tout sur l’intensité dramatique de chaque scène sans s’encombrer d’effets superflus.
Le long-métrage pose un regard innocent sur la société de consommation au travers du regard des enfants de Ben qui découvrent un monde insolite à tous les niveaux. Road-trip initiatique axé sur le choc des cultures, Matt Ross critique la société actuelle sans que le spectateur en ressorte affligé par la culpabilité de faire partie d’un système malade. Les différentes interactions de la famille avec la société sont autant de témoins des problèmes de notre mode de vie.
SA MAJESTÉ DES MOUCHES
Le pilier du film est sans conteste Viggo Mortensen, qui livre une interprétation sans faille de ce père de famille hors du commun. Bien que l’ensemble du cast soit irréprochable, l’acteur montre encore une fois son talent et parvient à captiver l’assistance à chaque apparition.
Les enfants, véritables leviers émotionnels de l’histoire, sont également superbement interprétés. Le seul reproche concret que l’on pourrait noter est que l’on voit les choses du point de vue de la famille, ce qui fausse quelque peu le jugement sur le bien fondé de son mode de vie, malgré une fin qui tente de corriger le tir.
Maîtrisé de bout en bout, ce film indépendant touche tant par le fond que par la forme. Avec le constat amer que la culture hippie et anarchiste n’ont pas leurs places dans notre société. Sans tomber dans la grosse morale qui tâche, Ross tape juste et donne des envies de libertés. Émotionnellement chargé et touchant à tous les composants de notre société, on en ressort bouleversé par tant de contrastes entre l’humanité telle qu’elle est, et l’humanité utopique de Captain Fantastic.