Renouant avec une tension horrifique assez éloignée des projets archétypaux de Blumhouse Productions, cette suite de Blair Witch est un petit succès. Long-métrage jonché de défaut mais visuellement parlant assez percutant, on ressort de la salle presque essoré par cette touche de modernisme apportée à l’original de 1999, qui rend donc cette suite absolument éprouvante.
Adam Wingard est un petit malin. Déjà créateur du sadique et violent huis-clos « You’re Next » en 2013, il revient aux commandes de la suite de The Blair Witch Project, tournée dans le plus grand secret. Et le film à eu raison de se faire discret, tant il arrive à se détacher des ses compères sortis cette année, tant sur le plan technique que dans sa manière de mettre en scène l’horreur. Bien entendu, malgré tout, le film souffre de défauts majeurs qui entachent le film.
Le rythme est déjà mal géré, Wingard nous offrant une très longue amorce de l’histoire (parsemée de petits jumps-scares) et n’offre qu’un final tendu et rythmé dans les vingt dernières minutes. Le reste du temps, on s’ennuie ferme, devant un semblant de background qu’on nous offre des personnages au charisme et à l’écriture frôlant le néant (comme dans tous les films d’horreur quasiment…)
Les clichés sont tous là, et chacun de nos protagonistes remplissent une strate de psychologie hyper conventionnelle, voire grotesque (Le mec très cool/swag, celui obnubilé par sa soeur, le type bizarre…)
On peut ainsi déjà reprocher au film ses personnages caricaturaux dont on peut déjà prédire le sort avant même leurs arrivées en forêt. Ajoutez à cela un vrai manque d’immersion rapide dans le film (ça manque de frousse pendant les 50 premières minutes…) Mais sinon, le film reste quand même assez saisissant. Le choix du found-footage, parfaitement utilisé, apporte une touche d’authenticité au film. La caméra est bancale, on vit vraiment ce que voient les protagonistes.
Chose plus intéressante encore, on joue sur le non-visible, toute la peur nous est basée sur la suggestion, ce qui marche plus que de classiques entités démoniaques qui font coucou à la caméra. Le film nous offre d’autant plus un final absolument scotchant où toute la séquence dans la maison est une montée d’adrénaline grandiose. Mais là encore, Wingard use de subtilité et ne propose que peu de jumps-scares, pour nous laisser le temps d’emmagasiner toute la peur que véhicule cette séquence.
Pour ce qui est de la photographie, ça participe au côté authentique et amateur, on a un grain à l’image qui semble justement faire perdre le côté pro’ du long-métrage.