Le duo Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, peu après Scream et Wedding Nightmare, vient nous servir une autre pastiche horrifique sous fond d’enfermement de ses protagonistes avec Abigail. Film où les mercenaires qui nous servent de personnages centraux kidnappent une ballerine de douze ans pour demander une rançon à son richissime et inconnu père. Mais la nuit ne se passera pas comme prévu… Et c’est bien dommage parce que le long-métrage se saborde presque. En ayant ouvertement dévoilé son contenu dans l’agressive campagne marketing, Abigail enlève tout effet de surprise pouvant appuyer le côté loufoque et crétin de son pitch. Parce que oui, la comédie horrifique est particulièrement bête.
Pas forcément de gros moments de frissons, la production se chargeant simplement de distiller des jumps scares ici et là, et de charger son écran d’hémoglobine. Il faut bien compléter avec autre chose, alors on remplit le semi-remorque de clichés horripilants pour que le tout devienne digeste. Mais rien ne va : Abigail est une série Z débile, poussive et très peu divertissante.
Un fiasco rythmique et un déluge d’interprétations abracadabrantesques, limites surjouées. Le gros casting perd pied mis à part la jeune Alisha Weir, flippante en Abigail et qui semble prendre son pied à jouer la ballerine vampire timbrée.
Le long-métrage se plaît à être une unique fenêtre de divertissement courte, mais n’arrive pas à séduire, la faute à une introduction hyper longue qui nous expose des personnages dont on ne s’attache pas et qui remplissent une strate stéréotypée (La mère de famille reconvertie braqueuse, l’homme biceps-crétin, la geek hackeuse…). Tout est vu et revu. Lorsque l’élément perturbateur arrive, on ne change pas diamétralement de catégorie, la faute, encore une fois, à un effet de surprise totalement absent. Pourtant, les possibilités auraient pu être légion : Lâcher un très gros twist, briser le quatrième mur, modifier la menace… Mais non, Abigail est une mise à mort d’une brochette d’abrutis ponctuée par des scènes délirantes qui n’ont rien à faire là (dont une référence à Mercredi).
Reste la photographie du duo de cinéastes, très propre et intéressante, qui semble offrir un cachet au film à mi-chemin entre A couteaux tirés et Wedding Nightmare. Quelques morceaux de scènes parviennent à créer l’attention… Mais sont beaucoup trop courtes et passées sous silence. Cette piscine de cadavres offre quelques instants de fulgurances bien trop tièdes. Abigail est donc un essai manqué, une production plus hilarante de naïveté qu’horrifique, et un vraie performance d’Alisha Weir. Un cumul ronflant de clichés et d’imbécilités qui font de ce long-métrage un très basique divertissement à consommer un dimanche pluvieux.