Annoncé comme un gros four financier dû à son budget pharaonique pour une production made in France – 66 millions d’euros de budget hors coûts marketing – le mastodonte de Guillaume Canet, Astérix et Obélix : L’empire du milieu, devrait limiter la casse. Si les choses avaient bien commencé pour le film avec 1.8 millions de spectateurs pour sa première semaine d’exploitation, le bouche-à-oreille désastreux du long-métrage aura fait beaucoup de mal au film de la bande à Canet. Après deux mois en salles Françaises, Astérix et Obélix cumule la bagatelle de 47.5 millions d’euros de recettes – chiffres Wikipédia – Françaises et Européennes. Unifrance rapporte même que les chiffres du film à l’international seraient réévalués à 12 millions d’euros de recettes. Bien loin de son objectif initial de 6 millions de spectateurs dans l’hexagone – le film a cumulé 4.6 millions de curieux – le Blockbuster s’est rattrapé convenablement à l’international où il a bien fonctionné, et notamment en Pologne (727 000 entrées). Il est devenu le film Français le plus vu à l’international depuis la période de pandémie de covid-19.
Raillé de toutes parts en France, beaucoup présageaient la banqueroute pour Pathé Films après ce lourd investissement. Il faut cependant le signaler : Ce dernier Astérix ne sera absolument pas un film rentable, mais les pertes devraient être minimes.
Beaucoup de chiffres d’Astérix sont encore gardés sous clef par Pathé mais la firme semble avoir su mener sa barque pour parvenir à garder le navire à flot. Nul doute que le dernier trimestre de 2023 nous permettra d’avoir des chiffres certains sur le parcours total de la production.
Outre la performance en demi-teinte mais loin d’être déshonorable du film dans les cinémas, le long-métrage est disponible sur Netflix dans plusieurs pays où il semble bien performer. Les recettes liées à l’exploitation du film en streaming et prochainement la SVOD et les ventes DVD / Blu-Ray devraient permettre d’accroître un peu plus les recettes et se rapprocher sensiblement de la barre des 66 millions pour rembourser les coûts de production.
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Guillaume Canet a en tout cas assuré que son film n’était pas un bide. Il a par ailleurs annoncé avoir souffert des critiques et qu’il voulait attendre un peu avant de reprendre les rênes d’une grosse machinerie cinématographique :
« Ce n’est absolument pas un échec. Il a été vendu dans le monde entier et a fait à ce jour plus de 2 millions d’entrées à l’international, avec des cartons en Europe, en Pologne par exemple. […] Moi, j’ai travaillé pendant cinq ans pour mener à bien ce que je voulais faire: un grand spectacle d’aventure. Ça plaît à certains, pas à d’autres. Les meilleures notes ou critiques ne vont pas toujours aux films qui attirent le plus de spectateurs. J’espère que je ferai un autre film qui plaira davantage à mes détracteurs et les fera changer d’avis sur mon travail. »
Quoi qu’il en soit, c’est donc une rentabilité sur le long terme qui est envisagé pour le dernier Astérix et Obélix. Le bilan des salles est en demi-teinte mais pas catastrophique, et le long-métrage de Pathé devrait encaisser des deniers supplémentaires grâce à son exploitation SVOD, streaming et au format physique. Il devrait aussi, dans les prochaines années, faire la gloire du dimanche soir sur TF1 et enregistrer des revenus télévisuels. S’il convient d’attendre la fin de l’année pour de vrais chiffres ont peut en tout cas le certifier : le film de Guillaume Canet n’est pas un échec collatéral.
