/Attention, cet article contient des spoilers sur le film Spider-Man : No Way Home/
Spider-Man : No Way Home a enfin été dévoilé aux fans impatients avec son lot de surprises mais aussi sa flopée de faiblesses. Les rumeurs fusaient de toutes parts depuis l’annonce au casting il y a fort longtemps de Jamie Foxx (Electro) et Alfred Molina (Docteur Octopus) si bien que de nombreuses incertitudes entouraient les autres anciens méchants des firmes de Marc Webb et Sam Raimi. Par exemple, le Bouffon Vert de Willem Dafoe n’a été annoncé que dans les dernières semaines précédant la sortie, tout comme l’Homme-Sable et le Lézard. Les deux derniers cités, malgré d’incessantes rumeurs, ne sont apparus pour la première fois que dans la seconde bande-annonce du film, en Novembre 2021.
No Way Home aura dévoilé à ses fans unanimes la présence tant attendue de Tobey Maguire et Andrew Garfield, les deux précédents interprètes du tisseur, plutôt que ses méchants iconiques. Pourtant, ces derniers diffèrent à eux seuls de tous les arcs narratifs des autres méchants du MCU.
Les méchants de Spider-Man : No Way Home ne s’assujettissent pas à un arc narratif traditionnel dans le sens où ils en ont déjà connu un. Premier élément : Si la majeure partie des antagonistes du tisseur de Tom Holland sont indirectement créés par Tony Stark (Adrian Toomes faisait partie d’une société de ménage qui a perdu de gros contrats après s’être fait remplacer par une société de Stark, Mysterio est un ancien technicien de Stark sur une invention que ce dernier a humilié en l’appelant V.O.M.I…), ces méchants prennent leurs racines dans un autre univers et dans un tout autre traitement scénaristique.
Ces Sinisters Five multiversels ne sont pas méchants par nature et se proposent même à une trêve générale face au souhait du tisseur de les aider. L’occasion de les faire revenir le temps d’un deuxième film permet d’étoffer un peu plus leur psyché en profondeur et rendre saillants leurs désirs de vie d’avant. C’est le Bouffon Vert qui pose un véritable problème de choisir entre deux dualités : Acceptez votre nouveau “vous” et renoncez à l’ancien. Un message intelligent qui aura porté le Peter Parker de Tom Holland bien loin de son confort habituel.
Cette volonté de jongler deux vies sera, par ailleurs, le leitmotiv de No Way Home. Strange l’assure, c’est cette volonté de Peter Parker d’être Peter mais aussi Spider-Man en même temps. Il est rare qu’un méchant aie poussé si loin dans ses retranchements un super-héros du MCU, sans y laisser sa peau à la fin.
No Way Home va à l’encontre de la tendance du MCU d’avoir des méchants qui s’allient les uns aux autres – au lieu de cela, chacun des méchants du film a des motivations différentes (l’un d’eux se rangeant même du côté de Spider-Man pour le final sur les échafaudages – Doc Ock en l’occurrence), et ils ne se retrouvent en fait que brièvement à partager la même alliance provisoire qu’ils ont tous avec Spider-Man dans le deuxième acte du film.
Cela témoigne des motivations complexes de chacun des méchants du film, chacun d’entre eux ayant des envies de rédemption ou des moments qui montrent leur côté plus humain. Ce renversement du traitement du méchant fait presque passer Spider-Man lui-même pour un antagoniste (rappelons qu’il coince Strange dans une dimension miroir qui lui, veut simplement renvoyer les antagonistes dans leurs dimensions respectives).
En fin de film, les méchants sont “guéris” de leurs anomalies et retournent vaquer à leurs occupations respectives. Ils ne connaissent pas de “fin” à proprement parler, ni de détour par la case prison. Ils passent simplement d’un statut à un autre qu’ils pourront poursuivre dans leurs dimensions respectives. En tout cas, beaucoup de fans ont souligné avec succès que les méchants de No Way Home avaient des trajectoires réussies. Gageons que cela inspire les futurs créateurs de Marvel pour leurs prochains choix.
