Dave Filoni n’en fini pas d’écrire sa propre légende au sein du mythe que représente Star Wars dans sa globalité. Car outre la saga Skywalker, l’univers étendu s’étend bien au dela de ce que laisse entrevoir la série des 9 films et représente un véritable gisement de possibilités scénaristiques pour qui saura l’utiliser intelligemment et dans le respect des récits canons existants. Ici encore, Filoni s’impose en véritable Midas créatif, transformant tout ce qu’il touche en or, dès que cela concerne l’univers Star Wars.
S’il n’y a pour le moment qu’un seul épisode disponible sur la plateforme Disney +, il suffit à rassurer les fans impatients de voir ce que ce nouveau show animé a à nous offrir. Certains s’obstineront à jouer la toxicité en relevant les petites incohérences liées aux comics qui demeurent canons à l’univers, mais elles sont vite oubliées tant le spectacle est qualitatif dans son fond comme dans sa forme. Bien sûr, il faut adhérer au visuel global de la série qui est dans la droite ligne de The Clone Wars, tout en posant sa propre identité esthétique en explorant un chemin de traverse lié au fameux ordre 66.
La série suit une escouade de cinq clones hors normes dans le bouleversement que représente l’ordre 66 et l’avènement de l’empire galactique au pouvoir. Une équipe hétérogène mais très soudée, à la structure classique mais toujours efficace. On y retrouve le technicien qui comprend mieux la technologie que les humain, le démolisseur bourrin au coeur tendre, le sniper froid et suivant les ordres envers et contre tout, le cyborg en proie au doute sur sa propre condition de soldat, et le leader charismatique. Un schéma rodé que le showrunner sait habilement mettre à profit pour poser les bases d’un récit qui promet d’être à la hauteur de celui de The Clone Wars ou encore Rebels.
Le récit prend forme très vite, et les préférences et inimitiés envers les différents personnages se mettent en place naturellement tant le caractère de chacun est clair et bien défini sans pour autant tombé dans le manichéisme plat. Chaque personnage est nuancé et apporte son poid au récit dès ce premier épisode. Une mise en place efficace et limpide qui montre que Filoni sait ou il va avec ses personnages et son scénario.
Si le show conserve la même énergie tout au long de la saison, il ne fait aucun doute qu’il fera l’unanimité, même auprès des fans les plus obtus et fermés à la nouveauté. Si The Mandalorian a bien prouvé une chose c’est que le pouvoir fédérateur de Star Wars est encore bien vivace malgré les ratés générés par la dernière trilogie au cinéma, et qu’il est encore possible de vivre une bonne aventure au sein de cet univers pour peu qu’on accepte de donner une chance au produit.
Un pilote réussi en tout point pour cette « mauvaise fournée » de clones avec une réalisation soignée, un fan service présent mais mesuré et une action très efficace qui saura trouver son public et prouvera une fois encore la maîtrise de Filoni dans l’utilisation et le développement d’un univers aussi vaste que dense, aux possibilités narratives quasi-illimitées quand elles sont en de bonnes mains.
