Nous essayerons de couvrir, lors de cette semaine, quelques catégories complètes de la compétition nationale du festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, en vous donnant notre avis résumé sur chaque film et, selon nous, le potentiel gagnant de la catégorie. Le groupe 12 de la compétition regroupe cinq courts d’une durée assez équivalente.
Le premier s’intitule “Bruits Blancs” de Thomas Soulignac et parle d’une séance de spiritisme entre plusieurs protagonistes et son évolution. L’objet “passerelle” du monde des vivants et des morts est un lecteur cassette. Le court-métrage joue sur son côté très comique, avec un scénario rebondissant assez souvent sur l’imprévu, sur le côté surréaliste des différentes situations de la narration. Le film est porté par des acteurs confirmés tels que Jean-Benoît Ugeux, Patrick Ligardes (Le Bureau des Légendes) ou encore Anne Benoit (dernièrement aperçue dans Mon Cousin de Jan Kounen). Efficace, anxiogène par sa photographie intéressante et drôle, Bruits Blancs est un intéressant melting-pot des tonalités.
Le second court s’intitule “Ecoutez le battement de nos images” réalisé par Audrey et Maxime Jean-Baptiste. Il s’agit d’un documentaire expérimental autour de la création de la base spatiale de Kourou, en Guyane Française. Reposant majoritairement sur du sans-image, le documentaire manque d’efficacité et d’impact.
Le troisième film “L’effort commercial” de Sarah Arnold qui situe le personnage de Léa, qui vient prendre ses fonctions de caissière dans une grande enseigne de supermarché. Avec un véritable message politique et social, ce supermarché tout droit sorti d’une dystopie est une véritable critique du travail souvent difficile des caissiers et caissières de supermarchés. Vital, important, poignant.
Princesses, de Margaux Elouagari est une mini-fiction d’une importance quasi semblable. Le film situe les aventures de deux adolescentes, Lindsay et Leslie qui partent dans une soirée chez deux inconnus où se mêlent drogues et alcools. Le film distille un puissant message. En quête de leur identité et en pleine crise d’adolescence, les deux jeunes filles se retrouvent confrontées aux tentations que représentent la boisson et la drogue. Capital et fulgurant, le court-métrage parvient à être accrocheur jusqu’à son terme.
Enfin, il y a le film “On est pas des animaux” de Noé Debré. Malgré son côté sympathique, le court manque cruellement de punch et de vitalité. Il est cependant très intéressant par la présence de Vincent Macaigne au casting.
En guise de grand vainqueur, nous choisissons sans nul doute “L’effort commercial” de Sarah Arnold, qui trouve une façon intéressante de proposer une critique sociétale souvent peu traitée dans les longs-métrages d’aujourd’hui, mis à part peut être par La Loi du Marché de Stéphane Brizé (2015) avec Vincent Lindon.
NB : Les court-métrages ne sont pas disponibles au visionnage mais pourront l’être, pour certains, après le festival.