L’appel de la forêt est un film réalisé par Chris Sanders, adapté du roman du même nom par Jack London.
Résumé : La paisible vie domestique de Buck, un chien au grand cœur, bascule lorsqu’il est brusquement arraché à sa maison en Californie et se retrouve enrôlé comme chien de traîneau dans les étendues sauvages du Yukon canadien pendant la ruée vers l’or des années 1890. Buck va devoir s’adapter et lutter pour survivre, jusqu’à finalement trouver sa véritable place dans le monde en devenant son propre maître…
Sorti sur nos écrans le 19 Février 2020, L’appel de la forêt utilise de l’animation 3D et mêle capture de mouvements et prises de vues réelles. Le film, selon ses premiers avis critiques (65% Rotten Tomatoes ; 6,7/10 IMDB) fonctionne plutôt bien. Le long-métrage fait récemment partie du nouveau calendrier de distribution de la compagnie Disney et des derniers films produits indépendamment par la FOX avant son rachat par la firme aux grandes oreilles.

Au cinéma, l’exigence de plus en plus accrue des spectateurs peut déstabiliser un film. On l’a vu avec « Sonic le film », où la véhémence des fans a poussé Jeff Fowler à renvoyer le hérisson bleu aux effets spéciaux pour le rendre plus proche des attendus des fans. Ici, l’Appel de la forêt a connu même bashing pour le design trop cartoonesque de Buck, le protagoniste canin de l’histoire. Trop artificiel pour certains, il fallait, pour beaucoup, prendre un vrai chien.
En soi, l’appel de la forêt est un film familial complet dans ce qu’il propose, un vrai film d’aventure coupé en plusieurs actes qui apportent chacun quelque chose à l’intrigue. Toutes les parties de ce film se justifient, sont intéressantes et font le parfait équilibre entre humour, grand spectacle et émotion. Il est intéressant de dénoter que « L’appel de la forêt » à un scénario qui s’éloigne des carcans Hollywoodiens classiques. On est pas dans un scénario McGuffin, ni dans une histoire régie par un méchant mais bien dans une intrigue qui avance paisiblement avec ses protagonistes. On prend plaisir à vivre la même chose que les personnages, dans de superbes décors en prime.

Le premier acte suit l’évolution personnelle de Buck, le second se rattache à son aventure en temps que chien de traîneau et la dernière partie se rattache à sa rencontre avec Thornton et cette incroyable recherche de l’or aux confins du monde. Ainsi, ce continuum narratif se fait vraiment sans fausses notes, sans temps mort et sans tergiversations. Sanders sait comment faire avancer son récit et parvient à la guider grâce à un maniement du cadre et de l’image très propre et subtil.
Il n’y a pas de défauts notable dans la réalisation hormis à quelques rares moments. Le personnage de Buck n’est absolument pas gênant. Il fallait passer par un personnage en images de synthèse plutôt que par un vrai animal car Buck est omniprésent à l’écran et distille beaucoup d’émotions sans doute compliquées à faire ressentir chez un vrai chien. Cette recherche complexe de la bonne émotion passe surtout mieux chez un chien artificiel, et cela peut se comprendre. Néanmoins, il y quelques erreurs dans les CGI (Un plan sur une cabane qui brûle fait particulièrement faux, tandis que le frottement des fourrures entre les animaux montre aussi que les effets ne sont pas super bien travaillés).
Il faut cependant faire abstraction de tout cela et se laisser emporter par la poésie de l’histoire. La musique, la photo, les acteurs (Harrison Ford en tête de liste) parviennent à transformer cette histoire en une épopée familiale remplie d’émotion, de bonheur, de spectacle et de joie.
Surprise de ce début d’année, L’appel de la forêt est à courir voir en salles. C’est notre premier coup de cœur de cette année 2020.