Le film réalisé par Todd Phillips est interdit aux enfants de moins de 17 ans aux États-Unis et de 12 ans en France.
Joaquin Phoenix incarne à la plus grande perfection son personnage de clown malade, dangereux, victime d’une société sectaire quasi reflet du système actuel. Si le simple nom de Joker évoque pour la plupart l’antagoniste de Batman, il est question ici d’un film très différent et loin des sentiers battus. Il est ici, question d’une descente aux enfers sans retour possible pour Arthur Fleck.
Primé à Venise avec la plus haute distinction, le film qui a reçu le Lion d’Or est pressenti pour remporter la course aux oscars. Mais, de nombreuses polémiques font rage sur ce Joker, pondu par Todd Phillips :
« En général, dans les films de superhéros, et même dans les films en général, il y a le méchant et le gentil, les choses sont très claires. Et dans notre film, le gentil devient le méchant. Il n’y a pas de méchant. Il est les deux. Je ne suis pas étonné que les gens ne soient pas vraiment prêts pour ça ».
« Il pourrait facilement être adopté comme le saint patron des Incels », les suprémacistes masculins, commence à polémiquer Stephanie Zacharek dans le magazine Time. Côté Hollywood reporter, on sonde un membre de l’association des oscars « Je ne sais pas s’il devrait être interdit ou recevoir une pluie d’Oscars ».
Le long-métrage met d’emblée une multitude de personnes mal à l’aise. Mais cela ne s’arrête pas là. Dans un pays qui voit les tueries de masses s’accroître considérablement depuis le début du 21e siècle, l’empathie que suscite Arthur Fleck, assassin et psychopathe, passe mal.
L’armée américaine a quant à elle reçu des menaces contre une salle de cinéma ou la projection du film était prévue. Plus grave encore, le théâtre d’Aurora ne projettera pas le film Joker, de peur de revivre une nouvelle tuerie, comme se fut le cas lors de sa projection du film The Dark Knight en 2012.
En aucun cas « soutenir la violence réelle ».
Une déclaration faite par la Warner, tant l’empathie générée par le spectateur pour son personnage malade, mais surtout, souffrant, a affecté par moment son public.
Le cinéaste a quant à lui déploré une sorte d’« hypocrisie » de la part de l’extrême gauche, à l’heure où le Joker est plus qu’une simple adaptation de comics, c’est un lanceur d’alerte.
Plusieurs salles de cinéma américaines ont dû être évacuées comme ce fut le cas à Long Beach en Californie, un cinéma a été évacué après l’apparition d’un « individu suspect. Les familles des victimes de l’attentat d’Aurora déplorent quant à elles tout un plaidoyer en s’adressant à la Warner qui “présente ce personnage et son histoire avec de la compassion”. Les studios ont aussitôt répondu “ni le personnage fictionnel du Joker ni le film ne (soutenaient) en aucune façon la violence réelle” et qu’il n’était “pas dans les intentions du film” de “présenter ce personnage comme un héros”.