Le célèbre Livre de la Jungle adapté une énième fois en long métrage. Retour sur ce récit aussi légendaire que les animaux de la jungle.
Le livre de la jungle, une collection d’histoires publiées en 1894 par Rudyard Kipling dénombre une multitude d’interprétations. Si toutes ont leurs qualités et défauts, jamais une version n’a réellement su transporter le récit d’origine sur grand écran. C’est pourquoi les Livre de la Jungle que nous connaissons sont de bonnes ou de mauvaises « adaptations » mais pas de véritables « retranscriptions ».
Disney a su propulser les aventures de Mowgli à l’échelle internationale avec The Jungle Book sorti en 1967. Plus récemment, en 2016 avec l’excellente adaptation du Livre de la Jungle de Jon Favreau. Celui-ci a su réaliser des scènes d’actions réelles associées à des images de synthèse faisant de son œuvre une réussite critique et box-office largement mérité.
Parallèlement au film Disney, Andy Serkis, visionnaire et expert dans l’art de la capture de mouvement (Seigneur des Anneaux, La Planète des Singes…), travaille sur sa propre version de ce que devrait être le Livre de la Jungle. Une histoire centrée plus encore sur Mowgli. Ce qu’il réussit, nous le verrons, à merveille.
Mowgli : La légende de la jungle —Un titre qui retranscrit la volonté de remettre Mowgli au premier plan. La production de Warner Bros signe une adaptation plus sombre des histoires de Kipling, avec des prouesses visuelles époustouflantes du réalisateur Andy Serkis et une histoire percutante.
Le livre de la Jungle charge Mowgly de faire le pont entre les animaux et les hommes — sans en dire plus — Andy Serkis met son talent au service du divertissement, applicant avec brio les CGI aux animaux, les rendant à la fois réalistes tout comme les affublant d’une aura légendaire. Le résultat est une réussite et certaines scènes avec les animaux font de l’usage des CGI un moment de spectacle merveilleux. A contrario, celles-ci sont utilisées maladroitement pour les hommes, donnant parfois lieu à un drôle de mélange. Globalement le résultat est parfaitement maîtrisé.
Les voix (Cumberbatch – Bale, Blanchett, Serkis) donnent littéralement vie aux animaux, apaisante pour Bagheera, raisonnante chez Kaa et terrifiante pour Khan, le casting cinq étoiles des stars du film vaut bien son retour critique. Mais, bien sûr, Mowgli : La légende de la jungle repose en définitive sur les épaules de l’acteur dans le rôle principal : Chand. Le jeune acteur joue un rôle de premier plan dans le film de Serkis, décrivant de manière particulièrement convaincante le conflit intérieur qui l’anime. Entre loup de la jungle et humain, devenir l’un ou l’autre, ou aucun des deux.
Comme pour les autres adaptations du Livre de la Jungle, Mowgli ne déroge pas à la règle et a encore du mal à adapter le récit dans sa forme la plus fidèle aux lignes de Kipling.
Cela dit, le script de Kloves est peut-être l’adaptation la plus linéaire du Livre de la jungle, fournissant un aperçu clair du récit de la venue de Mowgli et la manière dont il va s’adapter à la jungle et devenir un animal. En outre, Mowgli : La légende de la jungle ne craint pas le côté sombre et cruel de la jungle, le personnage principal lui-même, décrivant le jeune garçon comme un véritable fils de la nature — une nature qui peut parfois être très brutale.
Cette brutalité est parfois poussée à l’extrême, des moments non sans réalisme ni même émotionnellement pesants, une véritable claque qui prend au cœur. Dans l’ensemble, le film est une adaptation convaincante, il est sombre, brutal tout en offrant ses scènes de compassions. La force de caractère du petit homme, les lois de la jungle, le danger de l’homme. L’adaptation de l’œuvre de Kipling est réussie, l’homme contre la nature et le petit homme qui trouve sa place dans le monde.