Revenir sur le phénomène Dofus… Autant vous dire que rien qu’en réactivant mon compte j’ai un pris un de ces coups de vieux !
Comme j’ai pu le préciser dans ma review sur la série Wakfu, il faut bien comprendre qu’au début des années 2000, Dofus était un nouvel embranchement du MMORPG et personne d’autre ne l’avait emprunté. À côté des légendaires World of Warcraft et League of Legend, il faut dire que le français s’impose au monde du jeu en ligne tel un colosse inébranlable. Je vous propose donc de revenir sur ce jeu fantastique, chef d’œuvre qui prouve une fois de plus que les français ont vraiment un savoir-faire inégalé en terme de création de jeux 😉
Parler de Dofus aujourd’hui c’est assez difficile puisque comparé à World of Warcraft qui n’a connu qu’une seule version suivi d’innombrables extensions, il y a eu deux versions de Dofus. La première version, plus connue sous le nom de la version 1.29 et la dernière en date du 23 juin 2015. Je vais donc me concentrer ici sur la version la plus accessible aujourd’hui, la version actuelle. Bien que je n’ai aucunement l’intention d’omettre des petites références ici et là à son aïeul.
L’île de Nowel… Quand je pense que je n’y ai jamais mit les pieds… Va falloir rattraper ça ! |
Commençons avec l’univers et le scénario. Comme tout bon RPG, il faut un bon scénario et un univers cohérent. Pour résumer de manière simpliste la trame du jeu, vous vous trouvez dans le Monde des Douze où les Dofus, six œufs de dragons aux pouvoirs sans limites, ont été dérobés et il vous incombe à vous, aventurier lambda du dimanche de les retrouver ! Le synopsis est simple et peu élaboré, cela ressemble à une quête d’un obscur RPG de l’âge de la Master System mais comme je le disais, un RPG se doit également d’avoir un univers cohérent. Pas forcément détaillé mais au moins suffisamment bien réalisé pour qu’il puisse attirer par son ambiance à elle seule. C’est toujours mieux quand c’est détaillé bien sûr, ça permet de comprendre la géopolitique du monde où on se trouve comme les conflits entre Orgrimmar et Hurlevent par exemple. Eh bien le moins que l’on puisse dire c’est que les scénaristes de l’univers de Dofus s’en sont donnés à cœur joie !
Le Monde des Douze est vaste et comme dans Wow, on ne peut pas traverser une forêt sans tomber sur une petite cabane avec un ou deux PNJ, chacun ayant ses petites répliques. Les références au monde réel foisonnent, allant de la parodie au réel hommage à la culture geek. Certains personnages sont traités avec une particulière attention (surtout depuis le carton de la série Wakfu) et la complexité de l’écriture du monde est saisissante tant elle est bien ficelée. Sans compter un humour aujourd’hui presque omniprésent, ce qui casse avec la tendance à passer tous les dialogues des PNJ, on a vraiment envie de se plonger dans l’épopée de chaque personnage pour rire un bon coup. Enfin, un peu comme dans Wow d’ailleurs, vous devrez choisir un camp entre deux cités rivales, Bonta et Brakmar. Que la meilleure cité gagne les gars 😉
Bon l’univers c’était l’étape facile, vu que tout le monde s’accorde à dire pour que Dofus soit un chef d’œuvre scénaristique au point d’en avoir inspiré un grand nombre d’œuvres dérivées comme des mangas, des bandes dessinées, des livres et surtout un film ! Maintenant passons à quelque chose de plus délicat, le gameplay. À côté des fulminants Guild Wars 2 et Final Fantasy XIV, plutôt que de céder aux sirènes de la 3D en temps réel, Dofus opte pour un aspect en 3D isométrique avec un monde affiché en tableaux, un peu comme dans le premier The Legend of Zelda sur NES. Mais petite spécificité, le cœur du jeu repose sur des combats au tour par tour. Au début d’un combat, vous pouvez vous positionner sur les cases rouges et les ennemis sont sur les cases bleues. Une fois que le combat commence, vous pouvez vous déplacer librement selon un certain nombre de points de mouvements et lancer des actions et sorts en fonction des points d’actions. Vous avez environ une minute pour réagir à votre tour, et des objectifs secondaires apparaissent de temps à autre dans le but d’obtenir plus d’expérience.
Le système de combat est assez intuitif, pour peu que vous ayez choisi une classe simple à jouer. |
Pour ce qui est des sorts, ils varient en fonction de la race que vous avez choisie. À l’époque c’était simple tiens, ça s’appelait le Monde des Douze parce qu’il y avait douze races. Respectivement les Ecaflips, les Eniripsa, les Iops, les Crâs, les Feca, les Sacrieurs, les Sadidas, les Osamodas, les Enutrofs, les Srams, les Xelors et les Pandawas.
Chaque classe a sa particularité, ses sorts propres et sont plus ou moins difficile à maitriser en fonction du degré de stratégie qu’elles requièrent. Depuis la saison 2 de Wakfu, sont apparues six races supplémentaires. Les Roublards, les Zobals, les Steamers, les Eliotropes, les Huppermages et les Ouginaks. Tous surfant plus moins sur le succès des animés produits par Ankama.
Je ne vais pas détailler toutes les classes ni les différencier par rapport à la première version du jeu, il faudrait écrire un vrai bouquin sur le sujet pour ça et je ne suis pas assez bon dans le jeu pour ça. Cependant, je vous assure que les mécaniques de gameplay sont très ingénieuses. Pour commencer une aventure d’ailleurs, je vous recommande de choisir un Crâ, une sorte d’archer très efficace à courte et à longue portée.
De plus, un MMORPG ne se résume pas simplement qu’à du combat, c’est toujours plus riche que cela. Et comme dans beaucoup d’autres, il est possible de choisir des métiers répartis en deux catégories, les métiers d’artisanat et les métiers de matière première. Vous pourrez ainsi avoir plusieurs métiers en fonction de votre niveau, produire des matières nécessaires à la création de stuff plus performant par exemple.
Dernier aspect, le PVP (Player Versus Player, ou Joueur contre Joueur). Il est possible de se confronter en duels mais pas que. Vous pouvez créer ou intégrer une Guilde, avec celle ci vous pouvez acheter une maison dans le domaine du jeu en guise de quartier général. Trouvaille géniale au passage, quand vous engagez le combat avec un ennemi que vous avez sous estimé, vous pouvez demander de l’aide aux joueurs passants par un petit signal. À l’inverse, si vous êtes avare en expérience et que vous préférez vous débrouiller seul, vous pouvez bloquer le combat aux autres joueurs.
Mais alors, compte tenu de tout ce qu’on a vu sur le gameplay et le multijoueur, aurions-nous le jeu parfait ? Euh… Oui et non. Disons que pour un joueur lambda souhaitant perdre un peu de temps, c’est parfait mais pour un joueur souhait s’investir réellement dans le jeu ça va être plus compliqué. Pourquoi ? Parce que Dofus (et ce même aussi loin que je me souvienne) est un jeu avec des joueurs gratuits et payants. Et ce satané abonnement va vous fermer pas mal de portes. Vous ne pouvez pas avoir de familier (très utiles en combat), votre gain d’expérience est limité passé un certain niveau ce qui complique de manière considérable la prise de level, sachant que le maximum est de 200 et qu’un non abonné ne peut affronter que des monstres level 40 pour les plus forts, c’est très handicapant. Beaucoup de fonctionnalités et de zones en PVP sont inaccessibles… Bref, assez gênant…
Cela dit, cela n’enlève rien aux qualités précédemment évoquées. Mais c’est vraiment frustrant pour certains aspects, et surtout un en particulier. La version originelle de Dofus, la légendaire 1.29 est techniquement toujours disponible mais pour y jouer il faut être un abonné… Grumble…
Bon bref, tant qu’à parler de la version 1.29 en éloges, comme pour la version actuelle, passons aux graphismes. Pour l’époque les graphismes avaient beau être simplistes, cela donne un charme que je trouve inégalable. C’est comme rejouer à Baldur’s Gate, un jeu qui était très pixelisé pour son époque et encore plus aujourd’hui mais qui garde une certaine fraîcheur quand on y joue. Le choix de la 3D isométrique permet la réalisation de décors proches de l’artwork. Les échoppes, tavernes, donjons et autres ateliers, qu’ils soient d’Incarnam ou d’Astrub sont d’une beauté larmoyante. On dirait presque des aquarelles par moments.
Les animations étaient et sont toujours d’une grande qualité (bien que beaucoup n’aient plus rien à voir avec les originales, je pense notamment aux attaques des Xélors et des Crâs qui ont beaucoup évolué graphiquement).
Eh ben… Incarnam a bien changé depuis 2004 ! |
Je passe rapidement sur la durée de vie. Très franchement, je me demande s’il est vraiment techniquement possible de mesurer la durée de vie d’un MMO, tant elle est longue. Elle l’est parfois tellement, je me demande si c’est vraiment utile puisque dans un MMORPG, un jeu qui évolue avec son temps, on ne fini jamais vraiment le jeu. Peut-on dire que la durée de vie est parfaite ? Oui et non. Pour le néophyte qui veut juste retrouver les six Dofus, c’est beaucoup trop long certes mais il peut ne se concentrer que sur la quête principale. Pour le joueur hardcore, il est parfaitement possible de s’adonner à TOUTES les quêtes du Monde des Douze. Et c’est d’ailleurs selon moi une des plus grandes qualités de Dofus. Le jeu est tellement accessible que n’importe qui, à n’importe quel niveau et à n’importe quel degré d’investissement peut apprécier le jeu. Et vu la taille de l’univers posé par un tel jeu, moi je dis chapeau !
Enfin j’en arrive au point qui m’avait le plus marqué à l’époque et qui est toujours aussi performant bien que très différent et dans un tout autre registre : la musique. Je n’ai fait qu’explorer rapidement le monde dans la version actuelle du jeu, ainsi je ne connais pas toutes les musiques. Mais pour le peu que j’ai pu écouter, j’ai vraiment apprécié cette ambiance avec des sonorités plus ou moins célestes. Cela donne l’impression d’être en permanence dans les étoiles. Mais je suis désolé, mon cœur balance du coté de la version originale et de ses musiques… Je suis sur qu’avec de simples extraits, je vous fais prendre un coup de vieux. Allez, pour le plaisir, voici mes musiques préférées ^_^ .
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La version 1.29 est beaucoup plus dans un ton médiéval que la version actuelle, mais étrangement ça ne change rien à l’esprit du jeu. On joue aujourd’hui comme on y jouait hier. Disons juste que la composition a évolué. 🙂
Comment conclure ? Dofus est un excellent MMORPG très accessible, absolument fantastique dans toute sa réalisation. On sent que les créateurs sont de vrais passionnés et de vrais professionnels. Du fait de son accessibilité, n’importe qui peut y trouver son compte. Ceci dit, le seul défaut que je trouverai à rétorquer est ce système d’abonnement. Mais bon comme dit l’adage, quand c’est gratuit, c’est vous le produit. Faut se dire que sans ça, on aurait pas eu les séries animées et le superbe film d’animation de 2014. Absolument à voir au passage 😉
Note personnelle: 17/20